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CAN 2015: La Guinée équatoriale face à un grand défi

La Guinée équatoriale a été désignée avec son accord pour organiser la Coupe d'Afrique des Nations 2015. Après la défection du Maroc, la désignation du pays d'Afrique de l'ouest à seulement deux mois de la compétition (17 janvier-8 février 2015) pose quelques questions. La Guinée équatoriale, co-organisatrice en 2012, est-elle capable d'assurer seule une telle compétition ? Dispose-t-elle des infrastructures nécessaires ?
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le stade de Malabo (Guinée équatoriale) (HOSNI MANOUBI / AFP)

Vraie bonne nouvelle ou cadeau empoisonné ? La Confédération africaine de football (CAF) se cherchait un pays hôte depuis le forfait du Maroc, elle a trouvé son sauveur avec la Guinée équatoriale. Le pays dirigé par Teodoro Obiang Nguema depuis 1979 se trouve désormais devant un défi de taille, à savoir organiser en deux mois ce qui prend normalement plusieurs années. D'un point de vue positif, ce pays de 600 000 habitants a organisé la CAN en 2012, en compagnie de son voisin le Gabon. Les deux stades qui avaient été utilisés pour l'occasion sont plus que jamais disponibles. L'enceinte de la capitale Malabo (15 200 places) et celle de la plus grande ville du pays, Bata (40 000 places) devraient être les deux lieux majeurs de la compétition.

Les deux autres sites sont Mongomo et Ebebiyin. Cette dernière, capitale de la province de Kie-Ntem a vu la construction d'un stade être achevée l'été dernier. Le 12 octobre, c'est cette enceinte que le couple présidentiel avait choisi pour fêter les 46 ans de l'indépendance de la Guinée équatoriale. Pour l'occasion, Teodoro Obiang Nguema avait fait savoir que le gouvernement financerait divers projets dans la ville, comme par exemple un boulevard périphérique, une clinique ou encore l'électrification de la capitale du Kie-Ntem. Un mois plus tard, il est certain que les travaux ne sont pas entamés. Le temps presse pour Ebebiyin. Le constat semble être le même pour le stade de Mongomo. Rénové en 2011, il accueillait les entraînements des équipes participant à la CAN en 2012. Si l'enceinte d'Ebebiyin semble être du standing d'une compétition continentale, ce n'est pas tout à fait le cas pour celle de Mongomo.

Deux précédents dans l'histoire de la CAN

Ce changement de pays hôte à deux mois de la compétition, aussi surprenant que cela puisse paraître, n'est pas une première dans l'histoire de la Coupe d'Afrique des Nations. En 1996, le Kenya devait organiser l'épreuve mais deux ans avant le début de la compétition, il avait déclaré forfait à cause d'un trop grand retard accumulé dans la réalisation des infrastructures. Rebelote en 2013, la Lybie avait perdu l'organisation de la CAN après la mort du Colonel Kadhafi, la CAF estimant que l'instabilité politique et militaire était un obstacle insurmontable. Par deux fois c'était l'Afrique du Sud qui a sauvé la CAF en dernier recours.

Pays riche grâce à sa manne pétrolière et gazière, la Guinée équatoriale est dotée de ressources financières supérieures à quelques-uns de ses voisins. Le gouvernement soutient à 100% l'organisation de la Coupe d'Afrique. Dans une déclaration, Issa Hayatou, président de la CAF, a d'ailleurs "remercié Malabo (la capitale de la Guinée équatoriale)". Le pays est en outre pourvu des infrastructures nécessaires comme des hôtels et des routes pour accueillir une compétition d'une telle envergure. Si la réintégration de la Guinée équatoriale peut créer à polémique, il semble que le pays a tous les ingrédients pour réussir l'exploit d'organiser une CAN en deux mois.

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