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Lizarazu, Adebayor, Valbuena... Avant Paul Pogba, ces joueurs victimes de tentatives d'extorsion

L'affaire dans laquelle le milieu de terrain français de la Juventus Turin est impliqué n'est pas une première du genre. D'autres joueurs, par le passé, ont dû faire face à des pratiques semblables. 

Article rédigé par Julien Lamotte, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Bixente Lizarazu, Emmanuel Adebayor et Mathieu Valbuena ont été victimes d'extorsion de fonds durant leur carrière.  (AFP)

"Toutes générations confondues, nous avons tous été confrontés à des problèmes d'entourage", déclarait il y a quelques jours Jérôme Alonzo à FranceInfo. Pour le consultant de Radio France, le mal n'est donc pas nouveau et "l'affaire Pogba" qui agite actuellement le football français n'est qu'une suite logique à l'escalade. L'ancien gardien de but se souvient ainsi "d'entourages profitant du succès de proches pour s'enrichir ou, du moins, tenter de le faire". Parmi les victimes de ces chantages, des internationaux très connus ont souffert de ces pratiques. Franceinfo: sport revient sur ces précédents. 

Valbuena et l'affaire de la sextape

C'est, avant le dénouement de l'imbroglio Pogba, l'affaire qui a fait couler le plus d'encre. Parce qu'elle mettait aux prises deux internationaux : Mathieu Valbuena accusant Karim Benzema de le faire chanter pour éviter la diffusion d'une vidéo intime. Au final, cette affaire s'étalera sur plus de six années et se terminera au tribunal, l'attaquant du Real Madrid se voyant condamné à un an de prison avec sursis et 75 000 euros d'amende pour complicité de chantage.

Un croquis représentant Mathieu Valbuena à la barre du Tribunal de Versailles lors du procès l'opposant à Karim Benzema et quatre autres accusés, le 20 octobre 2021.  (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

Avant de se trouver sur le banc des accusés, Karim Benzema avait été dans les rangs des victimes, quelques années plus tôt, quand le beau-père d'une ancienne petite amie l'avait menacé de divulguer des photos de cette idylle. L'escroc avait alors été interpellé lors d'une fausse remise de rançon organisée par la police, postée sur place pour constater le flagrant délit. 

Trezeguet victime d'un paparazzi

L'ancien international tricolore a dû faire face, lui, aux pratiques malveillantes de celui que l'on surnommait "le roi des paparazzi". Fabrizio Corona, qui se targuait de posséder une collection de 10 000 photos de célébrités, avait surpris le buteur de la Juventus Turin, en 2006, au sortir d'une boîte de nuit en compagnie d'une jeune femme qui n'était pas son épouse. David Trezeguet avait tout d'abord cédé au chantage, versant ainsi 25 000 euros au photographe mal intentionné, avant de se rétracter et de se porter partie civile.

La justice italienne lui rendra raison en lui accordant le remboursement de cette somme. Depuis, Fabrizio Corona a été condamné à treize ans et deux mois de prison pour ses nombreuses tentatives d'extorsion, notamment aux dépens d'autres footballeurs comme l'Italien Francesco Coco ou le Brésilien Adriano. 

Lizarazu dans l'œil de l'ETA

Originaire du Pays basque, Bixente Lizarazu s'est retrouvé sous la menace à peine voilée de l'organisation terroriste Euskadi ta Askatasuna, plus connue sous l'abréviation ETA. Cette dernière reprochait au défenseur d'avoir "défendu les couleurs d'un État ennemi", en l'occurrence la France, et réclamait, via une missive adressée aux parents du joueur, une aide financière "pour mener la lutte". Cette lettre était accompagnée de menaces glaçantes : "Une non-réponse à notre demande entraînerait une réponse contre toi ou contre tes biens." Mais, dans des déclarations au quotidien sportif espagnol As, et à l'occasion d'un déplacement du Bayern Munich à Marbella, Lizarazu avait précisé qu'il refusait de payer car "nous savons tous à quoi sert cet argent".

Dans les faits, "Liza" ne sera jamais inquiété. Pourtant, ce dernier confiera plus tard dans son autobiographie : "En Allemagne, j'allais aux entraînements du Bayern dans une berline blindée avec des armes à portée de main"

Adebayor lui aussi menacé par son frère aîné

Avant Paul Pogba, Emmanuel Adebayor avait lui aussi dû subir la loi de la fratrie. Le Togolais, passé par Arsenal notamment, raconte dans un documentaire intitulé Ma part d'ombre, diffusé sur Canal +, qu'il avait été contraint, à 16 ans et lorsqu'il débutait à Metz, de vider son compte et de transférer la somme à son frère aîné. Plus tard, alors qu'il évoluait à Monaco, Adebayor se souvient "s'être réveillé avec un couteau sous la gorge."

En l'occurrence, ce n'était pas juste une expression, mais un fait bien réel... En 2005, alors qu'il avoue avoir envisagé le suicide, le Togolais réunit sa famille pour tenter de régler ces différends. Il résume alors cette réunion sur sa page Facebook : "Quand j'ai demandé leur opinion, ils ont voulu que je leur offre une maison à chacun et que je leur verse un salaire mensuel."

Plus tard, le Togolais se confiait au magazine So Foot : "J’ai toujours dit à mes petits frères qu’on se faisait manipuler par nos familles", rapporte-t-il. "Souvent, je change de numéro pour que ma famille ne me contacte pas. Ils n’appellent pas pour prendre des nouvelles, mais pour me demander de l’argent. C’était le cas après que je me suis pété les ischios à Tottenham : ils m’ont appelé pendant mon scan en me demandant si je pouvais payer l’école du petit. Demandez-moi des nouvelles de ma santé, d’abord !"

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