Florence Arthaud, la "petite fiancée de l’Atlantique"
La France perd l’une de ses plus grandes navigatrices. Florence Arthaud est morte lundi en Argentine alors qu’elle participait à un jeu télévisé, "Dropped". Son hélicoptère est entré en collision avec un autre hélicoptère. Neuf autres personnes sont mortes dont la nageuse Camille Muffat et le boxeur Alexis Vastine. Florence Arthaud avant 57 ans. En 1990, la navigatrice avait gagné la Route du Rhum. Cette année-là, le journal sportif L'Equipe la nomme "Championne des Champions français" et la France lui trouve un surnom : "La petite fiancée de l'Atlantique".
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Besoin de prendre le large
Au sortir de l’adolescence Florence Arthaud affronte sa première épreuve. Elle a 17 ans. Un grave accident de voiture la plonge dans le coma, six semaines d’hôpital et deux ans de convalescence. Elle se relève, et décide de vivre à 100% chaque journée. Elle quitte le domicile familial et le milieu bourgeois de ses parents éditeurs parisiens. En partant, la jeune fille laisse un mot sur son oreiller : "J’ai besoin de prendre le large ". De 1978 à 2007, elle navigue sur toutes les mers, tous les océans. Elle enchaine quatre "Route du rhum" et s’impose dans l’édition de 1990.
La compétitrice un peu rebelle se fait romantique avec un micro. Le public qui ne connaissait que son joli minois et ses longs cheveux en bataille découvre son timbre de voix. Elle chante en duo avec Pierre Bachelet.
Mais "Flo" se languit des déferlantes, des manœuvres sur le pont et des nuits d’insomnies. Elle se lance d’autres défis : des transat en double avec Jean Le Cam, Philippe et Luc Poupon, Lionel Péan. Elle remporte la Transpacifique avec Bruno Peyron. Entre-temps, elle devient maman : "Moi, j'ai fait ma fille à 36 ans ", confiait-elle, "avant, je n'ai pas eu une vie de femme. J'ai eu une vie de patachon et d'aventurière ". Florence Arthaud n’aimait pas qu’on dise d’elle qu’elle était courageuse. A ses yeux le courage c’était travailler à l’usine ou au bureau.
Une autre vie à Marseille
La navigatrice s'était installée à Marseille il y a douze ans. Ses voisins, sous le choc de sa disparition, parle d' "une catastrophe ", d'une femme "modeste et courageus e" et d' "un destin tragique ".
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