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"Demain le sport" : des prothèses adaptées pour les jeunes en situation de handicap, le défi d'Alexis Hanquinquant

Chaque jour, une idée pour le sport de demain. Dans le prolongement de "Demain le sport", événement organisé par Radio France, l'Equipe et France Télévisions à la Maison de la Radio et de la Musique en septembre, une championne ou un champion nous donne son idée pour le sport de demain en partenariat avec les Etoiles du sport.
Article rédigé par Fabrice Rigobert
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Alexis Hanquinquant célèbre son sacre aux Jeux Paralympiques de Tokyo le 28 aout 2021. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Alexis Hanquinquant, s'est lancé dans le para-sport en 2016, trois ans après avoir décidé de se faire amputer de la jambe droite, broyée dans un accident du travail en 2010. Il a depuis remporté cinq fois les championnats du monde de para-triathlon. Champion paralympique à Tokyo, il veut mettre son expérience au service du plus grand nombre.

Franceinfo: Depuis les Jeux de Londres, la pratique handisport s'est développée. Mais l'accès au sport lorsque l'on est en situation de handicap reste compliqué ?

Alexis Hanquinquant : Moi-même, quand je me lance le défi tardif de vouloir être champion de para-triathlon, je me rends compte que ces prothèses, elles coûtent très cher et il n'y a pas de prise en charge. Donc ça a été assez laborieux pour moi d'obtenir ces prothèses. Avec la pratique, j'ai réussi à élever mon niveau, et aujourd'hui, étant champion paralympique, j'ai des prothèses hyper personnalisées, hyper adéquates pour aller chercher de la performance. Mais le constat, c'est qu'effectivement, c'est compliqué d'obtenir ces prothèses. Et donc moi, j'ai le plaisir d'être parrain d'une association qui s'appelle "Lames de joie", qui est basée dans le nord de la France, à Berck-sur-Mer et qui appareille des jeunes enfants et des jeunes adultes partout en France avec des prothèses de sport. 

Combien coûte une prothèse ?

C'est assez aléatoire. Alors une prothèse d'enfant, elle se modifie souvent parce qu'avec la croissance, le poids, etc. Forcément, ça évolue énormément. Maintenant, une prothèse d'adulte, une prothèse de sport pour courir, c'est dans les 7 à 8 000 euros, à peu près. Et ce n'est pas parce que cette prothèse a été achetée qu'elle est là à vie. Il y a des modifications à faire au niveau des emboîtures. Pour les amputés, tibiaux ou fémoraux, l'emboîture est la partie où l'on met le membre résiduel, le moignon dedans. Et ça du coup il y a des reprises assez fréquentes à réaliser et donc des coûts supplémentaires. Donc une prothèse, ce n'est pas parce qu'elle est achetée qu'elle est définitive, il faut l'entretenir. 

Aujourd'hui, il y a un véritable frein. Vous le constatez, tous les enfants en situation de handicap ne peuvent pas pratiquer le sport qu'ils souhaiteraient ? 

Oui, bien sûr. Aujourd'hui, l'appareillage, ce sont aussi les fauteuils roulants, etc. Aujourd'hui, tout ce qui est appareillage pour aller faire du sport coûte cher. C'est un constat, tout le monde le sait et malheureusement, certains sont victimes d'accidents ou autres, mais il n'y a pas forcément de prise en charge sur ces appareillages-là. Et donc il y a des, il y a des entreprises, il y a des associations qui aujourd'hui militent pour ça. Et moi, j'essaye vraiment de pousser le message, de dire qu'aujourd'hui, on passe peut-être à côté de graines de champions parce que justement, ils n'ont pas de matériel adéquat. Et si Alexis Hanquinquant a réussi un jour à devenir champion, eh bien c'est possible d'avoir ce rêve-là aussi et de le réaliser. 

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