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Formule 2 : un champion de e-sport sur la grille de départ

La F2 sera de retour le 24 avril pour le Grand Prix d'Emilie-Romagne. Parmi les 22 concurrents de cette saison, un petit nouveau, le Turc Cem Bolukbasi. Signe particulier : ce n'est pas au volant d'une voiture de course qu'il a été repéré mais grâce à ses performances en e-sport.

Article rédigé par franceinfo - Winny Claret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le pilote turc Cem Bolukbasi le 5 octobre 2019 à Hockenheim (Allemagne) pour une course de Formule Renault (CLEMENT LUCK / DPPI MEDIA)

Cem Bolukbasi s'est frotté, enfant, au motocross – sacré champion de Turquie à 6 ans – puis au karting. Mais très vite, il lui a été impossible de financer une saison sur les circuits. Cela représente, au bas mot, plusieurs centaines de milliers d'euros d'investissement. "Je me suis dit : si je ne peux pas conduire ces voitures de course dans la vraie vie, autant le faire sur un simulateur. C'est comme ça que j'ai commencé le e-sport." C'est d'abord un hobby, puis en 2017, le championnat officiel de Formule 1 e-sport est lancé. Le pilote virtuel survole sa discipline, au point d'être repéré en 2020 par la branche turque de BMW, qui lui propose de courir "pour de vrai". "Ils m'ont dit : puisque tu es si fort sur un simulateur, on dispute le Championnat du monde de GT4, on aimerait que tu coures pour nous."

L'année dernière Cem Bolukbasi s'est lancé en Formule 3. Deux victoires et huit podiums européens plus tard, il est approché par des écuries de Formule 2. Il signe chez Charouz Racing System, ce qui n'aurait jamais été possible sans le e-sport, selon le pilote. "Le e-sport m'aide vraiment à comprendre la dimension mécanique des voitures de course. Et le jeu vidéo devient de plus en plus réaliste, ce qui m'aide à faire la transition."

"Je n'ai pas peur du tout. J'ai confiance en la technologie et dans les règles de sécurité. Je n'y pense pas du tout quand je conduis."

Cem Bolukbasi

à franceinfo

S'élancer à 300 km/h dans sa voiture de course ne lui fait pas peur. Il faut dire que le Turc de 24 ans a appris à conduire sur des circuits, avant-même de savoir faire un créneau : "J'ai eu mon permis de conduire il y a trois ans et demi, mais l'une des premières voitures que j'ai conduites était une voiture de course, puisque ma famille n'en avait pas. C'était un peu dangereux. Je ne savais pas comment garer la voiture, mais je savais la piloter !"

Cem Bolukbasi n'a pas emprunté, et c'est chose rare, le parcours-type du pilote professionnel. Mais il l'assure : il a les qualités pour intégrer un jour une écurie de Formule 1. "Et c'est le moment de le prouver !", dit-il. Rendez-vous à Imola, le 24 avril.

Cem Bolukbasi, du e-sport à la Formule 2 : reportage de Winny Claret

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