Nisima reine du Grand Palais
Ce titre a valeur de récompense pour la médaillée de bronze des Jeux d'Athènes en 2004, qui, à cause des blessures, a souvent douté. En finale, elle a dominé la Hongroise, qui avait privé de médaille la Française Laura Flessel en battant "la Guêpe" d'une touche en quarts. La même Laura, qui entourée de l'équipe de France d'épée, l'a portée en triomphe devant un public aux anges... "Je l'ai fait ! Championne du monde enfin ! J'ai tellement couru après, ça fait neuf ans que je cours après, depuis mes premiers mondiaux en 2001. J'ai fait 3e, j'ai fait 2e. Maintenant, je vais pouvoir tirer sereine, sans complexe, sans me poser de questions. Je ne savais pas trop ce qu'il allait se passer, j'ai fait avec ce que j'avais. C'est juste un truc de dingue ! Je ne sais pas si vous pouvez imaginer: sur cette piste au milieu, d'avoir tout le public avec soi, ça me booste car la fille en face, elle doit être dégoûtée !", a ainsi déclaré la nouvelle championne du Monde.
Malgré trois opérations du poignet, une de l'épaule, et de multiples déchirures et tendinites enregistrées en huit ans de carrière, Maureen Nisima a toujours su garder intacte sa passion pour l'escrime. A part un titre européen en 2002, la championne du monde par équipes de 2005 n'avait pas encore réussi jusqu'à présent à décrocher un titre individuel majeur. Entre ses opérations, ses rééducations interminables, ses ennuis musculaires, et ses envies, vite réprimées, de tout arrêter, Maureen Nisima affirme avoir atteint une forme de sérénité.
Finalement, toutes ces galères m'ont permis sans doute de cultiver un esprit jeune étant toujours dans la découverte de quelque chose, à la limite d'être excitée par l'imprévu", explique-t-elle. Maureen Nisima n'a pas connu que des douleurs physiques.Elle a aussi été "littéralement déchirée" par la perte de quatre membres de ma famille dans l'accident en 2005 d'un avion de la compagnie colombienne West Caribbean au Venezuela, au cours duquel les 152 passagers, tous d'origine française, avaient trouvé la mort.
"Parfois vécu comme des bing bang, tous ces maux m'ont, finalement, libérée. Ils m'ont, chacun, donné une seconde chance", conclut-elle.
De notre envoyé spécial Gilles Gaillard
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