Cet article date de plus de treize ans.

Enquête officielle sur la corruption présumée à la FIFA

La Fédération internationale de football a annoncé lundi avoir ouvert une enquête officielle sur des allégations d'achat de votes visant deux membres de son comité exécutif avant la désignation des pays hôtes de la Coupe du monde 2018. Cette enquête fait suite )à la publication d'un article du Sunday Times, expliquant que des officiels de la Fifa auraient demandé une somme d'argent en échange d'un vote en faveur de pays candidats.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

"La Fifa a ouvert une procédure à l'encontre de deux membres actuels du comité exécutif pour établir s'ils ont enfreint le code éthique", a déclaré l'exécutif de la Fédération internationale de football dans un communiqué. Elle a demandé au président du comité d'éthique d'agir sans délai pour prendre le cas échéant toutes les mesures nécessaires, y compris d'éventuelles mesures provisoires. Des enquêtes sont aussi en cours en liaison avec d'autres responsables de la Fifa qui pourraient être impliqués dans cette affaire".
Le journal dominical londonien le Sunday Times, qui a révélé l'affaire, affirme que ces offres ont été faites à deux de ses journalistes qui se sont fait passer pour les représentants d'un consortium américain.

Le Nigérian Amos Adamu, qui a été filmé, leur a ainsi demandé de contribuer au financement d'un projet personnel. Le Tahitien Reynald Temarii, qui occupe rien de moins que la fonction de vice-président de la Fifa et président de Confédération océanique de football, aurait lui demandé 1,6 million d'euros au  profit d'une académie de sports. M. Temarii affirme même que deux candidats à l'organisation du Mondial auraient déjà offert de l'argent à l'Océanie pour obtenir son vote... Ce lundi, la Confédération océanique de football a indiqué que son président Reynald Temarii coopérerait avec la Fifa sur l'enquête qu'elle va ouvrir. "Reynald Temarii accepte une enquête  complète et approfondie afin que tous les faits puissent être entendus", indique un communiqué.

A la suite de la publication de l'article, la plus haute instance du football mondial a précisé qu'elle allait mener sa propre enquête. La Fifa a même d'ores et déjà demandé au journal d'avoir accès aux éléments qui ont permis de publier cet article. "En l'état, la Fifa  n'est pas en mesure de faire d'autres commentaires et  une fois qu'elle aura analysé ces documents, elle décidera des éventuelles  mesures à prendre", indique le communiqué. Contacté par l'AFP, le secrétaire général de la Fédération de football du Nigeria (NFF), Musa Amadu, a indiqué qu'il attendait "de recevoir une communication officielle de la Fifa sur cette affaire". "Nous ne sommes au courant que par la presse. La Fifa mène une enquête. Aussi nous attendrons son  résultat pour faire un communiqué, a-t-il indiqué.

De son côté, le président de la Fifa Sepp Blatter a fait part de son désarroi. "Je suis désolé de devoir vous informer d'une situation très désagréable,  liée à un article publié aujourd'hui (...)", écrit Blatter dans un courrier aux  membres du comité exécutif de la Fifa, publié sur le site. Blatter estime que l'article a eu "un impact très négatif sur la Fifa et sur le processus de candidature aux Coupes du monde 2018 et 2022", et confirme qu'une enquête "en profondeur" a été ouverte et demande aux membres du comité d'"éviter de faire le moindre commentaire public sur cette affaire".

Depuis vendredi dernier, un candidat s'est retiré pour 2018. Les États-Unis ont en effet annoncé qu'ils renonçaient à leur candidature pour 2018 afin de se  concentrer sur celle de 2022 (avec l'Australie, la Corée du Sud, le Japon et le Qatar). Il ne reste donc plus en lice que l'Angleterre, le duo Belgique/Pays-Bas, celui associant l'Espagne et le Portugal, et enfin, la Russie.
Les 24 membres du comité exécutif de la Fifa doivent attribuer le 2 décembre l'organisation des Coupes du Monde 2018 et 2022.
Pour la première, l'Angleterre et la Russie feront face aux candidatures conjointes du Portugal et de l'Espagne d'une part, de la Belgique et des Pays-Bas d'autre part.

Le site officiel du Sunday Times

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