Dopage : Le président et des cadres de la Fédération russe d'athlétisme provisoirement suspendus
C'est un nouveau séisme pour la Fédération russe d'athlétisme (Rusaf), qui vient de subir une sérieuse sanction de l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU), l'organe en charge de la lutte antidopage en athlétisme. L'instance a suspendu provisoirement le président de la Rusaf Dmitry Shlyakhtin, ainsi que quatre officiels, dont le directeur exécutif Alexander Parkin. Ils sont accusés d'obstruction à l'enquête visant le sauteur en hauteur Danil Lysenko, également suspendu, au même titre que son entraîneur. L'athlète aurait manqué à ses obligations de localisation en 2018, dans le cadre de contrôles antidopage inopinés.
"De graves infractions"
Dans son communiqué, l'AIU évoque de "graves infractions" aux règles antidopage de la part de la Rusaf, citant notamment le président et son directeur exécutif ainsi que la coordinatrice de l'antidopage au sein de la Fédération, Elena Ikonnikova. "Nous n'avons reçu tous les documents qu'aujourd'hui. Nos avocats sont en train d'examiner les circonstances des affaires et les accusations avancées. Il s'agit d'une suspension provisoire. L'enquête sur cette affaire se poursuit et ses détails sont confidentiels", a réagi la porte-parole de la Fédération russe d'athlétisme, Natalia Ioukhareva, auprès de l'agence de presse officielle TASS.
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15 mois d'enquête
Cette sanction provisoire intervient après 15 mois d'une enquête menée en parallèle avec l'agence russe antidopage (RUSADA), elle-même au coeur d'un scandale de dopage d'état en Russie. A ce titre, la Fédération russe d'athlétisme est d'ailleurs toujours suspendue (depuis novembre 2015) pour avoir couvert les agissements d'un certain nombres de ses athlètes. Depuis, seuls les athlètes considérés comme irréprochables ont le droit de s'aligner sur les compétitions d'athlétisme, mais sous drapeau neutre. Danil Lysenko faisait partie de cette liste d'athlètes autorisés par l'IAAF à participer aux Championnats du monde de Londres en 2017, où il a notamment décroché une médaille d'argent.
Comme tous les athlètes, le spécialiste du saut en hauteur est toutefois contraint de communiquer régulièrement sa localisation pour permettre le bon déroulement de contrôles anti-dopages inopinés. C'est justement pour un manquement de ce type qu'une enquête le vise. Un cas similaire à celui de la marathonienne Clémence Calvin en France. L'AIU lui a notifié un troisième "no-show" le 25 juin 2018 en l'espace de 12 mois, synonyme d'une infraction aux règles antidopage. Lysenko a donc été suspendu provisoirement le 3 août 2018, à trois jours de l'ouverture des Championnats d'Europe de Berlin. L'AIU a mené son enquête durant quinze mois, d'abord sur les justifications avancées par l'athlète, puis sur l'implication de responsables de la Rusaf pour fournir de faux documents.
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