Djokovic: "Heureux d'être arrivé en finale"
Q. Novak, quels sont vos plus grands regrets sur cette finale qui s'est déroulée en deux jours ?
R. Cette finale a été assez bizarre avec les retards, les conditions que vous connaissez, un match qui se déroule sur deux jours. Je suis simplement heureux d'en être arrivé à ce niveau, de jouer une finale à Roland Garros. J'aurais très bien pu perdre le match au quatrième tour, encore plus contre Tsonga, mais j'ai réussi pour la première fois de ma carrière à atteindre la finale. Je devrais en être satisfait. Je le serai, je le suis, mais je suis évidemment aussi déçu de cette défaite car j'ai le sentiment d'avoir commencé à beaucoup mieux jouer au troisième set, que j'aurai pu aller jusqu'au cinquième set, que tout était possible. Malheureusement, il y a eu une interruption à cause de la pluie alors que je commençais à me sentir très bien sur le court. Je ne veux pas me chercher des excuses parce que peut-être que la première interruption m'a aidé, la deuxième l'a aidé lui. C'est comme cela que les choses se passent.
Le meilleur de nous deux a gagné aujourd'hui. Donc félicitations à lui pour cela.
Q. À propos d'hier soir, les conditions, quand vous êtes sorti, étaient-elles pires que les conditions quand vous avez repris la partie ?
R. Les conditions hier étaient très mauvaises. Il a plu pendant un long moment. Mais en y repensant maintenant, il est difficile de le dire. Il y a des gens qui prennent des décisions et qui savent ce qui est bon pour les joueurs, ce qui n'est pas bon et, bien entendu, nous avons tous communiqué dans les vestiaires avec les officiels de l'ATP, de l'ITF et avec les organisateurs du tournoi pour prendre la meilleure décision. J'étais prêt à continuer à jouer hier soir. La pluie a cessé à partir de 20 heures. Ils ont décidé d'arrêter parce que les conditions n'étaient pas bonnes et le court était en mauvais état. J'ai accepté. Je ne suis pas en train de revenir en essayant de pointer le doigt en disant : "C'est votre faute si j'ai perdu." C'est malheureux parce que je jouais de mieux en mieux et que je me sentais très bien sur le court. Aujourd'hui, il a commencé très fort. J'étais un peu plus long. J'ai manqué de chance sur le premier jeu et la situation s'est inversée.
Q. Qu'avez-vous à dire de la qualité de votre jeu au cours de ces deux derniers jours ?
R. Non, sur le premier set, j'ai vraiment mal servi. Je lui ai permis de mettre énormément de pression sur mon service. Il a fait le break. Ensuite, j'ai mieux joué. J'ai commencé à être plus agressif et je me suis senti sur le court. On a pratiquement joué les quatre heures. On a joué un match absolument fantastique. J'espère que le public a pris plaisir à la partie que nous avons disputée. J'étais très surpris par le nombre de spectateurs qui regardaient le match aujourd'hui : le stade était plein et c'était magnifique. Un match comme cela, ça vous fait prendre conscience que cela vaut le coup de travailler comme nous le faisons, travailler pour arriver à une finale du Grand Chelem. Cette fois-ci, j'ai perdu. Mais je sais qu'il y a d'autres années à venir et que je reviendrai plus fort.
Q. Est-ce une déception pour vous de ne pas réaliser ce fameux Grand Chelem sur deux saisons ?
R. Je suis déçu parce que j'ai perdu ce match, parce que j'ai perdu une finale. Bien entendu, il y avait la possibilité d'écrire l'histoire. Mais ce n'est certainement pas ce qui m'est d'abord venu à l'esprit. Pour l'instant, je suis encore sous le coup de ce match. Je vais prendre une semaine de repos. Ensuite, je vais aller m'entraîner pour Wimbledon.
Q. Avez-vous senti avoir gagné le cœur des Français avec cette finale ?
R. J'espère, oui j'espère, j'ai senti un vrai soutien. Je tiens à remercier le public. Dans un match comme celui-là, quand on joue contre un excellent joueur reconnu partout dans le monde, que ce soit Nadal, Federer, des joueurs qui ont tellement de gens qui les soutiennent, avoir pour moi autant de soutien quand je joue contre eux est extraordinaire. Je l'apprécie à sa juste valeur.
Q. En entrant sur ce tournoi, en sachant que vous pouviez éventuellement gagner quatre Grands Chelems par la suite, est-ce que cela a eu un impact sur votre mental ?
R. Non, je trouvais cela très intéressant mais rien de plus.
Q. Avant votre dernier service, on a eu l'impression que vous étiez dérangé par un bruit sur le stade.
R. Il y avait beaucoup de bruit entre les services pendant tout le matche, donc non ce n'est pas ça.
Q. Que pouvez-vous nous dire sur Rafael ? Est-il, selon vous, le meilleur joueur sur terre battue de l'histoire du tennis ?
R. Il est évidemment que c'est le meilleur sur cette surface : les résultats le démontrent. C'est le meilleur joueur et il n'a que 26 ans. Nous sommes tous les deux fort jeunes. C'est la trentième fois que nous nous affrontons. J'espère que nous allons encore nous livrer d'autres batailles dans les années à venir.
Q. C'est votre quatrième Grand Chelem où vous l'affrontez en finale. Il a été très dominateur et vous êtes, tous les deux, les grands dominateurs des grands tournois et événements.
R. La plus grande rivalité reste encore celle entre Federer et Nadal parce qu'ils sont restés tout en haut pendant de très longues années. Moi, je viens de rejoindre le club très récemment, il y a à peine deux ans. Je pense que notre sport est en train de vivre de grands moments. Il y a beaucoup d'attention qui se porte sur le tennis masculin grâce à ces deux grands joueurs et grâce à moi-même aussi. Il y a de grands joueurs très charismatique, avec de fortes personnalités et c'est très bon pour le tennis.
Q. Pensez-vous que cette finale reflète la saison sur terre et repensant à la vôtre, y aurait-il quelque chose que vous souhaiteriez modifier ?
R. Je pense que je n'ai pas été suffisamment régulier et c'est vrai que j'ai été moins régulier que lui. On a disputé trois finales l'un contre l'autre sur cette finale et il a gagné les trois. C'est difficile d'être plus régulier que lui, en l'occurrence. L'année dernière, je n'avais perdu qu'un seul match sur terre, c'étaient les demi-finales, ici, à Paris. Il y a toujours une raison. J'aurais pu perdre plus tôt dans ce tournoi. J'ai réussi à me qualifier pour la finale et c'est la première fois. Donc je ne changerai rien. Je n'aime pas repenser les choses avec des "si" et des "mais" en disant que les choses auraient pu être mieux. Il y a toujours une leçon dans chaque chose que l'on fait et j'espère pouvoir tirer des enseignements et utiliser cette expérience pour être plus fort à l'avenir.
Q. Quelle impression avez-vous ? Comment vit-on le fait d'avoir perdu trois fois des finales contre Nadal sur terre ?
R. C'est très dur à vivre !
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