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Vuelta 2013 : les favoris

La Vuelta 2013 qui partira ce samedi de Vilanova de Arousa présente un plateau d’une rare densité. Au bal des prétendants, Nibali fait figure de forte tête en compagnie de Joaquim Rodriguez et Alejandro Valverde. Sur un parcours exigeant, ce trio devra se méfier de la colonie colombienne (Uran, Heano, Betancur) et pourquoi pas de Thibaut Pinot, revanchard après un Tour désastreux.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
 

Habituellement très prisée des déçus du Tour de France, la Vuelta fait cette année la part belle à des coureurs qui en ont réellement fait un de leur objectif de la saison mais aussi à bon nombre des acteurs de la dernière Grande Boucle. Si les coureurs revanchards sont bel et bien présents (Pinot, Valverde et Anton notamment), on compte aussi des routiers absents au mois de juillet et préparés spécifiquement pour le dernier Grand Tour de la saison (Nibali, Uran, Betancur). A qui la meilleure préparation ? Un tout petit peu plus d’un mois après l’arrivée nocturne sur les Champs-Elysées, comment auront récupéré les Juillettistes ? Si pour Thibaut Pinot (non-partant sur la 16 étape), la question ne se pose pas vraiment, elle est en pertinente pour Rodriguez (3e au général), Kreuziger (5e du Tour), Mollema (6e à l’arrivée) ou encore Valverde (8e sur la Grande Boucle). Avec cinq coureurs du Top 10 du Tour présent au départ, la Vuelta 2013 fait bonne figure par rapport à ses devancières (deux en 2012, aucun en 2011). Toujours plus ouverte que le Tour de France, la Vuelta peut offrir un scénario à couper le souffle pour peu que les favoris décident de se déclarer la guerre.

Un successeur pour Herrera ?

Au jeu des rapports de forces entre nations, l’Espagne est évidemment  "très" représentée avec à minima, trois, voire quatre prétendants (Rodriguez, Valverde, Anton et Nieve). Comme il est de coutume depuis deux saisons, la Colombie arrive avec de grandes ambitions. Si Henao sera privilégiée chez Sky, son coéquipier Rigoberto Uran (2e du dernier Giro), se tient prêt à prendre le relais en cas de défaillance de son compatriote. Et comme deux ne va jamais sans trois, Carlos Betancur, le grimpeur d’AG2R est lui aussi sur la ligne de départ pour faire parler la poudre. Le dernier vainqueur colombien d’un Grand Tour n’est autre que Luis Herrera, sur la Vuelta justement, en 1987, soit il y a 26 ans. Cette longue disette à de grandes chances de prendre fin cette année. Avec un parcours escarpé et un nombre de contre-la-montre restreint (27,4 km par équipes, 38,8 km vallonnés en individuel), la délégation sud-américaine à de quoi faire peur. Uran, 2e du dernier Giro, Betancur 5e en Italie et Henao 16 en mai dernier sur les mêmes routes mais alors au service d’Uran savent ce qu’ils leur restent à faire.

Si puissante qu’elle est, l’armada colombienne ne fait pas partie des favoris au départ de Vilanova de Arousa. Face à Nibali, Valverde ou encore Rodriguez, l’expérience et la puissance de l’équipe peut compter. Si l'équipe Sky n'a rien à envier à ses adversaires, ce n'est pas tout à fait le cas de la formation AG2R. Mais ce sont surtout les 10 grands tours de Vincenzo Nibali, les 13 d'Alejandro Valverde et  les 17 ( ! ) de Joaquim Rodriguez qui pourraient faire la différence face au 12 grands tours cumulés des trois Colombiens.

Nibali et Valverde connaissent le chemin

De tous les prétendants à la victoire, seuls deux ont connu l’ivresse d’un succès final en Espagne. Vincenzo Nibali l’a emporté en 2010 et Valverde a décroché son seul Grand Tour en 2009. Face à un tel plateau de candidats à la victoire, ces succès ne sont pas à négliger. L’an dernier, Joaquim Rodriguez, bien que sans aucun doute le plus fort, a du se contenter de la troisième place, piégée par Contador et Valverde. « Purito » avait alors fait les frais d’une attaque du « Pistolero » sur une étape presque « anodine ». On se rappellera aussi la mésaventure de Valverde, victime d’une chute et « trahit » par la Sky de Froome qui avait mené le peloton à un train d’enfer. Dans une telle situation, la puissance de l’équipe compte et cette année les formations ont un air de Tour de France. Nibali (Astana) sera accompagné de Brajkovic, Fuglsang, Tiralongo et Kangert, Mollema (Belkin) pourra compter sur Garate, Luis Leon Sanchez et Ten Dam, Euskatel et Movistar seront solides (Anton, Landa, Nieve et Samuel Sanchez pour les Basques, Erviti, Szmyd et Guttierez pour la Movistar ) Rodriguez (Katusha) a sa garde rapprochée avec Moreno et Caruso alors que Kreuziger arrive avec Majka, Roche et Sorensen et que la Sky fait figure d’équipe capable de tenir la course pendant trois semaines. Impressionnant !

A ce jeu-là, Betancur et Pinot sont les parents pauvres de cette Vuelta. Le grimpeur colombien peut évidemment compter avec Montaguti, Nocentini et Pozzovivo mais ce n’est pas tout à fait le top niveau et Pinot sera sans doute seul une fois les premières difficultés franchies. On connaît les craintes du 10e du Tour 2012 quand la vitesse s’accélère. Après un Tour de France catastrophique, le natif de Mélisey (Haute-Saône) doit briller et loin de la pression française, il peut le faire. Le peu de kilomètres face au chrono correspond parfaitement à son profil de grimpeur. Laurent Jalabert, en 1995, est le dernier vainqueur tricolore sur les routes espagnoles, si l’on n’attend pas le coureur de la FDJ.fr à ce niveau, un top 5 et pourquoi pas un podium doivent être dans son viseur.

Rendez-vous samedi pour  le lâché de fauves et un premier contre-la-montre par équipes (27,4 km) qui dessinera une première hiérarchie dans ce plateau de choix.

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