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Voeckler, Evans, Schleck, Contador… Faites vos jeux!

La bataille des Pyrénées n'a pas eu lieu tant les favoris, dans une course écervelée, n'ont rien tenté ou presque pour faire la différence ou l'emporter. L'extraordinaire difficulté du programme alpestre qui se profile obligera les coureurs à se dévoiler… ou pas. Entre la forme de Voeckler, l'attentisme d'Evans, la tactique timide des Schleck et la volonté offensive de Contador, difficile de savoir qui va tirer son épingle de la course. Sans oublier Ivan Basso.
Article rédigé par franceinfo
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Voeckler la bonne surprise

"C'est peut-être la chance de sa vie", a estimé Laurent Jalabert. Leader à l'entame de la troisième semaine, le Français peut-il gagner le Tour? La question soulevée par Lance Amstrong, septuple vainqueur, mérite d'être posée. Doté d'une solide avance sur certains leaders, 1 min 49 sec sur Frank Schleck et 2 min 06 sec sur Cadel Evans, ses premiers poursuivants, le Français dispose d'une marge finalement appréciable. Thomas Voeckler a avalé les Pyrénées avec une aisance étonnante. "C'est la première fois que j'ai d'aussi bonnes jambes, c'est la meilleure forme de ma carrière. (Pour les autres) Je ne cherche pas à tirer des conclusions, ce n'est pas mon travail, c'est celui des observateurs, des instances. Si je commence à réfléchir, ce sera plus un frein qu'une motivation." Un classement final excellent, pourquoi pas un Top 5 à Paris, est envisageable. La victoire? Tout est possible.
Les plus: la forme de sa vie, l'attentisme des leaders
Les moins: pas à l'aise dans les Alpes, le chrono de Grenoble

Evans le favori

Toujours troisième du classement général, à 2'06" du maillot jaune Thomas Voeckler, le leader de l'équipe BMC est dans une position idéale. Sa supériorité dans le contre-la-montre l'incite à ne pas bouger, mais de toute façon le mot "attaque" n'a jamais fait partie de son vocabulaire dans le Tour. "Chaque jour qui passe sans qu'ils (les Schleck, NDLR) reprennent du temps à un coureur comme Evans leur rend la victoire plus difficile", a prévenu Alberto Contador. La vraie question est de savoir si l'Australien prendra des risques tactiques pour aller chercher le maillot jaune ou attendre le contre-la-montre Grenoble. Evans devra assumer son statut à un moment ou un autre. 
Les plus: le chrono de Grenoble, une tactique claire
Les moins: toujours aussi peu offensif, une stratégie d'attente

Les Schleck pas si forts ?

"Je ne vois qu'un de nous sur le podium, mais en jaune", a déclaré lundi Andy Schleck, interrogé sur le résultat final du Tour de France pour lui et son frère Fränk. "On verra comment on est dans la montagne. Je n'aime pas faire les décisions sur des plans mais sur la manière dont je sens la situation, la course." Le flou tactique des frères Schleck laisse des doutes sur leur capacité à dynamiter la course. Andy, le plus jeune (26 ans), a accéléré à quatre reprises sur les rampes menant à Beille. Sans insister vraiment et sans conviction. L'explication donnée par le Luxembourgeois après les... 53,6 kilomètres d'ascensions, laisse rêveur: "On ne pouvait pas faire de grande différence. Il faut une montée plus sélective..." Avec les Alpes, il n'aura plus d'excuse. Favoris pour la victoire finale, ils n'ont pas montré jusqu'à présent qu'ils en avaient les jambes et la tactique pour y prétendre. "On préfère en avoir un sur la première marche et l'autre 20e, ce qui veut dire qu'il se sera sacrifié", a-t-il répété. Un des deux frères devra donc faire une croix sur une place d'honneur pour offrir la victoire à l'autre. Qui? C'est la question qu'ils devront vite résoudre car si Andy est plus fort en montagne, Franck est le moins mauvais dans le chrono.
Les plus: un duo soudé, la plus forte équipe
Les moins: une stratégie à deux têtes, le chrono de Grenoble

Contador, un mystère

"Sans le temps perdu lors de la première étape, je serais en position de gagner le Tour" souligne Alberto Contador. Près d'1 mn 40 sec. C'est le temps de retard du triple vainqueur de la Grande Boucle (2007, 2009, 2010) sur les principaux leaders, 4 mn sur Voeckler. Depuis, l'Espagnol de 28 ans tente de retrouver des sensations. "Je continue de récupérer mais je ne suis pas encore assez bien pour courir différemment", a réagi l'Espagnol. "Ce n'est pas la manière que j'aime mais je ne pouvais faire mieux. Il me reste à reprendre du temps dans les Alpes." Incapable d'attaquer dans les Pyrénées faute de jambes, l'Espagnol arrive finalement dans les Alpes avec un avantage sur les autres: il terrorise ses adversaires et les Alpes sont un terrain propice à son profil en raison d'ascensions plus longues et plus élevées. "Désormais, les écarts au classement général sont importants, aussi devons-nous saisir la moindre opportunité de revenir dans la lutte pour la victoire", a-t-il ajouté. Autrement dit, une tactique offensive à Pinerolo, sur le Galibier et dans la montée vers l'Alpe d'Huez est annoncées. Tout le monde est prévenu.
Les plus: les Alpes, seul coureur à avoir gagné le Tour
Les moins: des jambes moins fortes, un retard élevé

Ivan Basso, l'outsider

Des qualités de grimpeurs innées, deux podiums sur le Tour (2004 et 2005), deux Giros (2006 et 2010), le Lombard a les qualités, l'expérience et le mental pour faire un coup cette année. Dans la montée de Luz-Ardiden, c’est lui qui, sûr de ses forces, a pris ses responsabilités en faisant rouler ses équipiers. La performance de Basso n’a laissé personne indifférent. Le bus de Liquigas attire plus d'affluence, signe qui ne trompe pas sur le changement de statut de Basso en embuscade à la 5e place. « Tous les favoris peuvent encore gagner le Tour. Je me sens bien mais le Tour est long. Je ne sais pas ce qui se passera dans une semaine mais je donne le meilleur de moi, de mes jambes, de mon cœur. » Basso attend son heure.
Les plus: de bonnes jambes, un terrain alpin familier
Les moins: le chrono de Grenoble, un statut de favori à assumer

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