Valverde, retour en grâce
Le début d'étape se disputait sur un tempo rapide, le peloton grimpant le col de Menté (1ère catégorie), première difficulté du jour à toute allure, sous l'impulsion de l'équipe Sky. Un groupe de 19 coureurs se détachait dans cette ascension, sans parvenir à faire l'écart. Kessiakoff et Voeckler notamment se marquaient à la culotte dans ce petit groupe. Malgré le retour du peloton Maillot Jaune, Pierre Rolland poursuivait son effort. Kessiakoff l'imitait et ressortait pour disputer le classement du meilleur grimpeur à Voeckler. Ce dernier ne s'en laissait pas compter et réagissait, parvenant à le supplanter grâce à l'aide de Rolland.
Nibali aux avant-postes
La chaussée détrempée dans la descente de Menté compliquait la tâche aux coureurs, déjà handicapés par une épaisse brume tombée sur la route du Tour. Vincenzo Nibali en profitait pour faire parler ses talents de descendeur. Il rejoignait sept hommes restés à l'avant après la première attaque du jour. L'Italien poursuivait son effort avant qu'Alejandro Valverde, présent dans l'échappée, ne l'invite à se relever faute de condamner cette escapade. Le troisième du général s'exécutait, laissant l'Espagnol, son compatriote Egoi Martinez, Fredrik Kessiakoff, Thomas Voeckler, Rui Alberto Costa, Sandy Casar et Jean-Christophe Péraud faire route en tête de la course sans lui.
Ce groupe de sept coureurs ouvrait la route dans le col des Ares, difficulté de deuxième catégorie. Au sommet de cette montée, Voeckler accélérait pour prendre le dessus sur Kessiakoff et conforter sa tunique de meilleur grimpeur. Dans le même temps, Peter Weening rejoignait ce groupe de tête, imité par un paquet de neuf coureurs formé par Ten Dam, Leipheimer, Vinokourov, Izaguirre, Hoogerland, Stortoni, Azanza Soto, Kadri et Plaza Molina qui effectuaient la jonction après une longue chasse. Dans le peloton Maillot Jaune, les Liquigas se mettaient au travail pour maintenir un écart raisonnable, trahissant les envies de leur leader de passer à l'offensive pour décrocher une victoire d'étape. La côte de Burs (3e catégorie) offrait le même scénario que les deux précédentes ascensions répertoriées. Thomas Voeckler accélérait et parvenait à doubler Fredrik Kessiakoff pour prendre les deux points de ce grimpeur et accroître son avance sur le Suédois.
La moisson de Voeckler
La vallée menant les coureurs jusqu'au pied du Port de Balès, col classé hors catégorie, confirmait la prise de pouvoir des Liquigas dans le groupe des favoris. A l'avant, dès les premières rampes de cette dernière grande ascension pyrénéenne, Kadri, Azanza et Izaguirre se portaient à l'attaque et distançaient leurs compagnons d'échappée. Azanza lâchait rapidement prise, laissant le Français et l'Espagnol livrés à eux-mêmes. Cette situation ne durait pas longtemps puisque Martinez, Costa, Valverde et Leipheimer revenaient sur les deux hommes puis lâchaient Kadri. Kessiakoff, Voeckler, Stortoni, Weening, Casar, Péraud et Vinokourov restaient en chasse. Devant, Rui Alberto Costa changeait de rythme pour ouvrir la route en solo.
Derrière lui, les poursuivants jouaient à l'élastique dans de nombreux groupes disséminés sur les pentes de Balès. A 4 kilomètres du sommet, Alejandro Valverde se rappelait au bon souvenir du Tour de France pour rejoindre son coéquipier de la Movistar puis le dépasser. Derrière, la bataille pour le Maillot à Pois continuait, Kessiakoff essayant de décrocher Voeckler, sans succès. Les deux hommes partaient donc en duo derrière cinq coureurs. Le scénario de l'étape bégayait, le Français enrhumant le Suédois sous la banderole rouge et blanche au sommet de Balès. Dans la descente réputée dangereuse de ce col puis dans les premiers kilomètres de l'ascension du Peyresourde menant à Peyragudes, le peloton Maillot Jaune reprenait un à un tous les fuyards du jour à l'exception de Valverde qui poursuivait son numéro en solo. A 8 kilomètres de l'arrivée, Janez Brajkovic 8e au général craquait, bientôt mimé par Evans 7e, une fois encore à la peine.
Les Sky en costaud
Dans le même kilomètre, Jurgen Van Den Broeck laissait parler ses ardeurs offensives, suivi par Pierre Rolland et Thibaut Pinot. Rejoints par Wiggins, Froome, Nibali, Van Garderen et Horner, ultimes gaillards capables de suivre le rythme, Pinot s'entêtait et repartait à l'attaque. Le Français était rappelé à la raison pendant que Valverde fendait la foule dans les trois derniers kilomètres. Les Sky plaçaient une terrible accélération, lâchant, Horner, Van Garderen, Nibali puis Pinot, Rolland et Van Den Broeck. Froome poussait plus fort encore sur ses pédales au point d'emmener son leader à la rupture mais se voyait obliger de freiner pour l'attendre. Pinot en profitait pour rentrer sur les deux hommes et Valverde profitait de ces tergiversations pour l'emporter et signer sa 4e victoire sur la route du Tour. Froome enlevait la deuxième place devant son leader Wiggins et Thibaut Pinot encore impressionnant. Après dix-huit mois au purgatoire, Alejandro Valverde Maillot Jaune deux jours en 2008, signe un retour fracassant sur le devant de la scène. Après David Millar, le Tour consacre de nouveau un ancien banni.
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