Une première semaine de tous les dangers
Le Tour de France 2015 sera en deux parties. Ce n'est pas nous qui le disons mais bel et bien les coureurs. S'ils ont si nettement différencié deux moments dans ce Tour de France c'est que la première sera aussi importante que la seconde. L'Alpe d'Huez à la veille de Paris, il y avait fort à parier que la troisième semaine serait costaude. Elle l'est. Mais les amoureux du Tour n'auront pas à se languir en attendant l'arrivée des Pyrénés et des Alpes.
"Il y aura de quoi faire un Tour haletant et, j'espère, plein de rebondissements." Dans cette formule un peu usuelle se cache surtout une volonté farouche: ne jamais ennuyer les spectateurs. A la vue du menu proposé sur les huit premiers jours, on ne doute pas un seule instant que la course sera spectaculaire. Un contre-la-montre individuelle, le mur de Huy, des pavés, du vent, un contre-la-montre par équipes, le Mur de Bretagne. N'en jetez plus. "On ne peut pas se permettre d’arriver sur le Tour sans une équipe solide pour cette première semaine. Il y a forcément des leaders, soit par inadvertance, soit par malchance qui vont arriver à Pau avec du retard" détaille Thierry Gouvenou.
"Il faudra être à 100% dès le début"
Avec une troisième semaine démentielle, la tentation était forte de monter en puissance pour se délecter du programme spectaculaire prévu dans les derniers jours. Mission impossible. "La première semaine sera dense. Il faudra faire attention tous les jours. Cette première semaine sera très compliquée" analyse Thibaut Pinot. Son "adversaire", Vincent Lavenu, manager de Péraud et Bardet abonde en son sens: ". On amènera la meilleure équipe possible sur le Tour. En première semaine, un garçon comme Vansummeren (qui rejoindra AG2R en 2015) nous sera très précieux, notamment sur les pavés. On va organiser l’équipe au fil des mois pour être au départ avec les armes bien affûtées".
Curieusement placé assez "tard" dans la course, le contre-la-montre par équipes a aussi de quoi effrayer certaines équipes réputées plus faibles. Si la distance courte devrait pouvoir permettre aux petites formations de s'en sortir à moindre frais, c'est sa date qui inquiète: le dimanche 12 juillet, soit huit jours après le départ. "C'est un peu tard, avoue Pinot. Il y aura des équipes avec un ou deux coureurs en moins. Ça va être plus dur à gérer. Il faudra espérer être au complet". Espérer, c'est quasiment la seule chose possible dans une première semaine où les chutes sont toujours légions. Sur le Tour 2014, l'étape des pavés avait été majestueuse. Si le temps s'en mêle, l'édition 2015 pourrait y ressembler. Vincenzo Nibali avait fait parler sa technique pour mettre KO tous es adversaires. Le "Requin de Messine" a d'ailleurs été incroyablement complet tout au long de la 101e édition. La première semaine est taillée pour lui. La lutte pour le classement général n'attendra pas la montagne cette année.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.