Un Tour pur 100
Les favoris
Même si le tenant du titre Bradley Wiggins n’avait pas renoncé au Tour cette année, les grandissimes favoris seraient restés Chris Froome et Alberto Contador. Le premier semblait déjà supérieur à « Wiggo » lors de la précédente édition, mais s’était forcé à tenir son rôle de coéquipier-modèle, accompagnant son compatriote vers la victoire plutôt que d’oser la lui voler.
Cette année, le natif de Nairobi aura la voie libre vers la plus haute marche du podium, soutenu par une Team Sky entièrement à son service (Richie Porte, Edvald Boasson Hagen, Kanstantsin Siutsou). Face à l’armada britannique, Contador devra se sublimer, lui qui n’a jamais réussi à inquiéter Froome cette année. Mais « il sera présent : les deux coureurs sont presque à égalité », estime notre consultant Cédric Vasseur, qui assure que « Contador a une équipe qui vaut celle de Sky ».
En embuscade derrière le trio de tête, Joaquim « Purito » Rodriguez, deuxième du Giro 2012 et troisième de la dernière Vuelta, se garde bien de faire parler de lui. Septième du Tour lors de sa seule participation en 2010, l’Espagnol devra attendre son tour sur les pentes les plus abruptes de cette édition pour s’illustrer. Et Andy Schleck, qui a soif de revanche, et les deux leaders de l’équipe Movistar, Alejandro Valverde et Nairo Quintana, peuvent légitimement prétendre à une place sur le podium. A surveiller aussi : Jurgen Van Den Broeck (4e en 2012) pour offrir à la Belgique son premier podium du Tour depuis plus de trente ans, et Ryder Hesjedal pour prouver que son Tour d’Italie victorieux l’année dernière n’était pas une performance sans lendemain.
Les chances françaises
Et si le Tour fêtait son centenaire par une victoire française au général ? Les chances sont certes minces, mais le potentiel est indéniablement là : Thibaut Pinot, de la FDJ, en est très certainement la plus belle preuve. A 23 ans, le jeune grimpeur sera plus attendu que l’année dernière, où sa dixième place au général avait surpris tout le peloton alors qu'il ne devait même pas participer à la course. Aujourd’hui, « plus fort », il peut ouvertement viser bien plus que le maillot blanc de meilleur jeune. « Tout les directeurs sportifs le disent : un Top 5 est envisageable », annonce son manager Marc Madiot.
Autre membre du Top 10 en 2012 bien décidé à remettre ça, Pierre Rolland aborde cette 100e édition avec la ferme conviction que ses coéquipiers d’Europcar peuvent le porter loin, très loin. Après l’Alpe d’Huez en 2011 et la Toussuire en 2012, quel col le grimpeur parviendra-t-il à dompter cette année ?
Son coéquipier Thomas Voeckler, auteur une fabuleuse épopée en 2011 (dix jours en jaune et une 4e place au général) se présente sans complexe comme « un électron libre » qui ne « s’interdira rien ». Moins libérés mais peut-être plus ambitieux, le nouveau champion de France Arthur Vichot mais aussi Arnold Jeannesson, Jérome Coppel ou Jean-Christophe Péraud auront eux aussi un coup à jouer au général.
Les étapes-clés
Parmi les 3 404 kilomètres que parcourra le peloton jusqu’au 21 juillet prochain, certains s’annoncent bien plus décisifs que d’autres. En Corse, déjà, les 2e et 3e étapes pourraient mettre dans l’embarras les équipes de sprinteurs, sur des parcours accidentés et donc piégeux. Il faudra attendre les Pyrénées pour assister aux premières grandes explications, lesquelles se dérouleront sur le Col de Pailhères et à Ax 3 Domaines (8e étape) avant un alléchant passage dans les Alpes.
Ainsi, l’arrivée au sommet du Mont Ventoux (15e étape) lancera définitivement la bagarre finale jusqu’à Paris : la double ascension de l’Alpe d’Huez (18e étape), puis l’enchaînement de cinq cols dont la Madeleine en début d’étape (19e étape) et la montée vers Le Semnoz (20e étape) promettent d’âpres duels jusqu’à l’arrivée, en nocturne, sur les Champs-Élysées.
Susceptibles enfin de chambouler le classement, les contre-la-montre individuels ne manqueront pas de créer ou défaire les écarts : si celui du Mont-Saint-Michel (11e étape) privilégiera les coureurs puissants, celui de Chorges (17e étape), à l’entrée des Alpes, comporte deux montées, deux descentes techniques, et pourrait bien être le tournant du Tour.
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