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Tour des Flandres, l’attraction universelle

Le cyclisme est ainsi fait qu’il attache de l’importance aux lieux. Le retour du Mur de Grammont sur le Tour des Flandres ravit la Belgique et les suiveurs. Le Muur Kapelmuur comme l’appelle nos amis belges est une des raisons de la côte d’amour dont jouit le Tour des Flandres.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Mur de Grammont, Koppenberg, Vieux Quaremont, Paterberg. Si vous aimez le cyclisme, vos poils se dressent à l’évocation de ces noms. Si vous êtes coureurs, que vous soyez forts ou faibles, l’excitation ou la crainte pointent le bout de leur nez. Une chose est sûre en revanche : ce sera quelques-uns des moments les plus forts de votre carrière. Parmi les cinq monuments du cyclisme mondial (Milan-San Remo, Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et Tour de Lombardie), les deux classiques pavées sont à part. Qu’on le veuille ou non, il se dégage de ces pavés quelque chose de particulier. Entre enfer et paradis. « Il y a une magie sur ce Tour des Flandres, lâchait samedi Sylvain Chavanel dans L’Equipe MagazineOn souffre sur les monts mais on les aime ». Pourquoi ? Pourquoi cet amour que seuls les Flahutes peuvent comprendre ? Parce que sur ces monts, le coureur, les pavés, la pente et le public ne forment qu’un. Acteurs d’un spectacle exceptionnel, centenaire. Le Tour des Flandres n’est pas une simple course, c’est une histoire. Une légende.

Une ferveur inégalée

Le peuple des Flandres se masse année après année sur le Ronde Van Vlaanderen, le nom du Tour des Flandres en Belgique. Ils sont près d’un million à encourager du premier au dernier - et principalement les Flamands, Tom Bonnen en tête - des braves qui franchissent les monts. Chavanel, à qui L’Equipe Magazine demandait ce qui faisait la particularité de cette course, n’a pas hésité une seule seconde : « La ferveur qui l’entoure ». Comment lui donner tort quand ces centaines de milliers de personnes, arrivés pour la plupart deux ou trois jours avant la course, s’époumonent à en perdre la voix et agitent leur drapeau jusqu’à la crampe pour saluer le passage du peloton ? Le retour du Mur de Grammont est pour ceci une excellente nouvelle. Et qu’importe si les organisateurs ont vendu des packs VIP sur le Mur, le public populaire sera bel et bien présent pour redonner à cette terrible pente et ses pavés en escaliers ses lettres de noblesse alors qu’elle avait disparu du parcours depuis 2012.

Une histoire d'amour

Le Tour des Flandres, ce sont sans doute les coureurs qui en parlent le mieux. « J’ai une vraie histoire d’amour avec cette course. C'est la course la plus spéciale et la plus prestigieuse du calendrier », assurait pour Le Monde Fabian Cancellara, l’un des recordman de victoires sur l’épreuve (trois comme Buysse, Magni, Leman, Museeuw et Boonen). Le Suisse à qui l’on demandait de décrire le Ronde par rapport à Paris-Roubaix, avait lâché un « L’Enfer tout court » en référence à celui « du Nord ».

« En tant que belge, remporter les Flandres pour la première fois est beaucoup plus important que de porter le maillot jaune dans le Tour », jugeait lui Johan Museeuw qui a acquis son surnom de « Lion des Flandres » sur ces monts. Tom Boonen lui jure que Paris-Roubaix lui convient mieux que le Ronde. C’est pourtant sans doute grâce à lui, et à son duel avec Fabian Cancellara, que le Tour des Flandres est redevenu LA course de l’année. Pour Le Monde, Marc Madiot, pourtant ferveur défenseur de Paris-Roubaix (double vainqueur 1985 et 1991) reconnaît qu’aujourd’hui « Paris-Roubaix est presque la ‘redescente’ du Tour des Flandres ». Redescendre des monts, toute histoire.

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