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Sénéchal, Paris-Roubaix dans le sang

A la bagarre avec les meilleurs jusque dans les tous derniers kilomètres, Florian Sénéchal a pris la 17e place de son deuxième Paris-Roubaix. L'enfant du coin, amoureux de "l'Enfer du Nord", avait du mal à cacher sa satisfaction et son bonheur après la course.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Florian Sénéchal a pleuré une fois la ligne franchie. Au milieu des journalistes, sa voix était d'abord celle d'un jeune homme de 21 ans fier de lui. Puis elle s'est cassée quand le coureur de la Cofidis, 17e de son deuxième "Enfer du Nord", a évoqué cette course, LA course, la seule, l'unique qui trouve grâce à ses yeux: "J’ai Paris-Roubaix en tête tous les jours" a-t-il reconnu incapable de retenir plus longtemps ses larmes d'émotions. L'émotion d'avoir été à la hauteur de l'événement, à la hauteur de l'investissement de son équipe "qui a été parfaite toute la semaine pour régler les moindres détails" aussi. A la hauteur de son destin surtout.

Une promesse pour l'avenir

Cette 17e place de Florian Sénéchal est mieux qu'une place de meilleur français du jour. Elle est une promesse pour l'avenir. Sur la ligne, le natif de Cambrai, termine dans le même temps que les Kristoff, Vanmarcke ou Terpstra, excusez du peu. On a fait pire compagnie. Petit clin d'oeil de l'histoire, c'est devant le retraité du jour, Bradley Wiggins, qu'il finit ce Paris-Roubaix. L'an dernier, le protégé d'Alain Deloeuil et d'Yvon Sanqer chez Cofidis découvrait ce monument, aujourd'hui il l'apprivoise. "Il a cette course en lui" insiste Alain Deloeuil, directeur sportif au sein de la formation nordiste. Né tout près d'ici, Sénéchal ne jure que par Roubaix. Pour comprendre cet amour, on écoute Yvon Sanqer:  "Avant le début de saison 2014 et le début de sa carrière en pro, il est allé reconnaître tous les secteurs pavés de la course. Tout seul, un jour de décembre". Si Sanqer sourit à l'évocation de ce souvenir, il sait aussi que c'était la promesse d'un coureur qui a beaucoup d'avenir sur Paris-Roubaix. "Il nous a bluffés" explique-t-il.

"Que du bonheur"

Aujourd'hui, Sénéchal, peut-être plus encore que Démare, a pris date sur les pavés du Nord. "Le travail a enfin payé" reconnaît-il faisant référence aux heures passées en reconnaissance. "Il a payé sur la course que je voulais" ajoute-t-il d'abord pour lui-même. Sur ce Paris-Roubaix, Sénéchal a été discret, cherchant à ne pas faire l'erreur de trop. Une tactique saluée par Alain Deloeuil: "Il a fait une course sage comme on l'attendait". Ce n'est pas la première fois que Sénéchal bluffe son monde. Déjà sur un Gand-Wevelgem dantesque, il avait pris la 19e place il y a deux semaines montrant qu'il "était déjà fort" selon les mots d'Yvon Sanqer. Que peut-il espérer dans le futur ?

"Je pense pouvoir la gagner"  lâche Sénéchal sans trembler. L'ambition du jeune homme n'est pas débordante. Elle est mesurée, comme ses paroles. Quand Deloeuil et Sanqer vont dans son sens, on comprend qu'il ne dit pas ça en l'air: "Je suis convaincu qu’il fera des gros résultats sur Paris-Roubaix" ajoute Sanqer alors que Deloeuil va plus loin: "Je ne vois pas ce qui peut l’arrêter, il n’a peur de personne. Il a un mental d’acier, fait pour ce type de course". Ce mental, couplé à son physique déjà développé, fait de Florian Sénéchal l'un des plus grands espoirs du cyclisme français. Aujourd'hui, il n'a pas gagné de course mais il a gagné le respect. Le mot de la fin lui revient: "Même si j’ai souffert, c’est que du bonheur. Personnellement je n’ai pas trouvé la course longue, c’est passé à une vitesse folle".

Vidéo : le résumé de la course 

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