Paris-Roubaix : Peter Sagan nourrit sa légende et enlève le 2e monument de sa carrière
Un numéro à la hauteur de sa légende. Peter Sagan vient d'écrire une nouvelle page d'or de son histoire sur les pavés de Paris-Roubaix. Il remporte le 2e monument de sa carrière. Une course qu'il convoitait depuis de nombreuses années. C'est donc lors de sa 8e participation que les pavés lui ont souri.
Comme depuis 2003, Paris-Roubaix a lieu sous un soleil printanier. Ce dernier a pris place après des pluies fines tombées dans la matinée. Conséquence, les coureurs ont alterné entre des pavés secs et boueux au début de la journée.
Le premier des 29 secteurs entre Troisville et Inchy, humide et boueux, empêche les coureurs du peloton d'emprunter les bas-côtés et crée la première grosse chute de cette édition. Elle piège le tenant du titre Van Avermaet et d’autres leaders comme Oliver Naesen (AG2 La Mondiale), obligés de s’employer pour revenir sur le premier peloton.
Gilbert se dévoile dans le mythique secteur d'Arenberg
Le champion de Belgique et Arnaud Démare (Groupama-FDJ), champion de France se font peur lors d’un problème mécanique après le secteur 25. Le Belge remonte à l’aide de ses équipiers alors qu’Arnaud Démare puise des forces pour rentrer juste avant le 24e secteurs pavés.
Les hommes à l’avant sont contrôlés par un peloton emmené à vive allure par les Quick-Step Floors. L’avance de six minutes avant le premier secteur pavé n’est plus que 2’35’’ de l’entrée de la Trouée d’ Arenberg. Pour les 50 ans de son existence de Paris-Roubaix, le plus célèbre des secteurs pavés permet de voir les hommes en forme. Mike Teunissen (Team Sunweb) et Philippe Gilbert (Quick-Step) sont les premiers à attaquer. Le duo prend rapidement une vingtaine de secondes d’avance. Dans le même temps, Démare montre des signes de faiblesse en faisant le yo-yo. Pas décisif pour la gagne, ce secteur pavé, le 19e long de 2400 m en ligne droite, peut à tout moment achever les espoirs des favoris.
Après Gilbert, au tour de Stybar
Gilbert et Teunissen sont tenus à 10 secondes par le groupe des favoris. Les deux coureurs récupèrent les distancés de l’échappée. À 75 km de l’arrivée, ils sont repris par le groupe des favoris emmené des Trek-Segafredo. La jonction est vite suivie d’une nouvelle attaque. Encore un coureur de la Quick Step, en la personne de Zdenek Stybar. Après un petit numéro, il subira le même sort que Gilbert en étant repris aux abords du secteur pavé d’Orchies (n°13).
Le show Sagan
Peter Sagan contre une attaque de Van Avermaet à 55km de l’arrivée en dehors des pavés. Le champion du monde profite de la temporisation des favoris pour revenir rapidement sur les trois hommes échappés. Mieux, le Slovaque creuse l’écart, accompagné des 3 hommes, avec près d’une minute d'avance sur les favoris.
Entre les deux, Van Aert et Stuyven sont en chasse-patate à 30 secondes. Ces deux derniers sont rejoints par Van Avermaet, Terpstra, Vanmarcke et Phinney. Ils tentent de s’organiser pour revenir sur Peter Sagan. Mais le Slovaque réalise un grand numéro et ne cesse de croître l’avance avec ses compagnons d’échappée qui lâche un par un, n'arrivant pas à suivre son rythme.
Au carrefour de l'Arbre, Sagan est accompagné de Silvan Dillier (AG2R La Mondiale). Le champion de Suisse tient la roue du champion du monde. À la sortie de ce secteur, le duo compte une minute d'avance. Les derniers kilomètres ressemblent à une course d'attente entre les deux hommes où l'on voit le champion de Suisse en souffrance. Le sprint final sur le vélodrome est inévitable. Il est remporté par Peter Sagan devant un coureur qui aura marqué la course, en la faisant en tête durant plus de 200km.
Peter Sagan enrichit au passage son palmarès. Après le Tour des Flandres (2016), trois titres de champion du monde (2015, 2016 et 2017) notamment, le Slovaque consolide un peu plus sa légende. Le dernier coureur à avoir remporté Paris-Roubaix avec le maillot de champion du monde est Bernard Hinault, en 1981.
Niki Terpstra, le vainqueur du Tour des Flandres il y a une semaine, complète le podium devant Greg Van Avermaet. À noter que le coureur belge Michael Goolaerts (Vérandas Willems-Crélan), âgé de 23 ans, a été héliporté dimanche au centre hospitalier de Lille (nord) dans un état grave après une chute.
Marc Madiot (directeur de Groupama-FDJ) en parlant d'Arnaud Démare : "On a très vite senti qu'il n'était pas dans un bon jour, qu'il n'avait pas le jus et qu'il n'arrivait pas à lancer la machine".
Silvan Dillier (SUI/AG2R La Mondiale), 2e: "J'ai fait un stage aux Canaries en vue des classiques, 41 heures de vélo en sept jours, j'avais quand même du fond. Malheureusement, j'ai eu un doigt cassé aux Strade Bianche et j'ai bien cru que c'était terminé pour les pavés cette année. C'est une petite déception de ne pas avoir gagné. Mais je me dis que j'avais affaire au sprint avec le meilleur coureur cycliste de notre époque. Je ne peux pas être trop déçu de terminer derrière lui. C'est quand même un super résultat. Peter (Sagan) est à la fois un ange et un démon. Il était plutôt un ange quand on a collaboré dans l'échappée, il était un démon dans le sprint, c'était impossible de le battre.
Niki Terpstra (NED/Quick-Step), 3e: "L'équipe a fait une bonne course mais Sagan a réussi son attaque, il est parti au bon moment. C'est très difficile d'être devant en permanence sur 257 kilomètres. On n'y était pas au moment de son attaque. Mais il n'y a pas que les Quick-Step pour faire la course. Je n'ai pas à me plaindre de la collaboration des autres (coureurs). On s'est bien entendu pour travailler jusqu'aux trois derniers kilomètres, mais Sagan était très fort."
Classement officieux de la 116e édition de Paris-Roubaix, courue dimanche entre Compiègne et Roubaix :
1. Peter Sagan (SVK/Bora), les 257 km en 5 h 54:06.
(moyenne: 43,5 km/h)
2. Silvan Dillier (SUI/ALM) m.t.
3. Niki Terpstra (NED/QST) à 57.
4. Greg Van Avermaet (BEL/BMC) 1:34.
5. Jasper Stuyven (BEL/TRE) 1:34.
6. Sep Vanmarcke (BEL/EFD) 1:34.
7. Nils Politt (GER/KAT) 2:31.
8. Taylor Phinney (USA/EFD) 2:31.
9. Zdenek Stybar (CZE/QST) 2:31.
10. Jens Debusschere (BEL/LOT) 2:31
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