Paris-Nice : le malaise Bouhanni
Il a abandonné quasiment dans l'anonymat le plus total. Même Didier Rous, son directeur sportif chez Cofidis, a tergiversé au moment de confirmer ou non l'abandon de son leader au micro de Cédric Vasseur et de Francetvsport sur la deuxième étape de Paris-Nice reliant Rochefort-en-Yvelines à Amilly. Nacer Bouhanni n'est plus sur la course que l'on surnomme la Course au soleil et qui pourtant ressemble plus à un chemin de croix pour le peloton. "Nacer n'a pas supporté le froid, le vent, la pluie. C'était des conditions exceptionnellement mauvaises, pas celles qu'il affectionne. Déjà dimanche, dès qu'il est sorti du bus, il avait froid", a fait savoir Yvon Sanquer, son manager.
Mais le mal Bouhanni va plus loin. Non pas parce qu'il est devenu un coureur lambda mais parce que le Vosgien est ce qu'il est et que son zéro pointé cette saison (trois podiums seulement) doit lui trotter dans la tête autant que dans celle de sa direction et celles de ses coéquipiers. En abandonnant, le Champion de France 2012 a fait une croix sur deux sprints possibles à Chalon-sur-Saône ce mardi et à Bourg-de-Péage, jeudi. Jeter l'éponge n'est pas vraiment le genre de ce boxeur hivernal. Comment croire alors qu'il puisse être opérationnel sur Milan-San Remo dans une douzaine de jours ?
Impossible de gagner Milan-San Remo dans ces conditions ?
"C'est une situation qui va nous obliger à modifier son approche de Milan-San Remo", concède Sanquer. Autour de Paris-Nice ce lundi, ils étaient nombreux à penser qu'on ne pouvait gagner le premier Monument de la saison sans faire un bon Paris-Nice ou un bon Tirreno-Adriatico (le pendant italien de la course au soleil , qui débutera ce mercredi). Les 298 kilomètres de Milan-San Remo étant un défi insurmontable sans une condition optimale et un foncier irréprochable. "Paris-Nice et Tirreno-Adriatico sont considérés comme des passages obligés. On doit réfléchir et trouver comment préparer cet objectif d'une autre façon, par la voie de l'entraînement, martèle Sanquer. La condition de Nacer était très bonne avant le départ de Paris-Nice, on va donc faire le maximum pour l'amener dans les meilleures conditions au départ de cette grande classique".
Cette classique, Nacer Bouhanni la porte aux nues. Elle est celle qui fait battre son coeur et qui excite ses jambes. L'an dernier, il avait vu son meilleur ennemi, Arnaud Démare, y triompher alors que lui-même était victime d'un ennui mécanique fatal dans l'emballage final. Maudit Nacer Bouhanni ? Ce qui est sûr, c'est qu'il arrivera sur la Via Roma, où se gagne Milan-San Remo, sans victoire au compteur. Pas la meilleure des manières d'y arriver avec la confiance en bandoulière.
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