Liège-Bastogne-Liège: Valverde-Gilbert, le match
L’un a gagné, l’autre a chuté. Quand Alejandro Valverde levait les bras sur la ligne au sommet du Mur de Huy mercredi, Philippe Gilbert comptait ses plaies. Entre Liège et Liège, en passant par Bastogne, le Belge a l’occasion de prendre sa revanche. Et de ne pas terminer sa campagne de classiques sur un zéro pointé. Alejandro Valverde peut remporter un troisième Liège-Bastogne-Liège et s’installer comme le meilleur « ardennais » de sa génération.
Gilbert touché
Avec ses cinq classiques de mi-avril (deux fois Liège et trois fois la Flèche Wallonne), Alejandro Valverde fait mieux que concurrencer Philippe Gilbert et son unique victoire à Liège et à Huy (mais trois Amstel). Les deux hommes représentent ce qui se fait de mieux sur ces courses depuis une dizaine d'années. Ils sont aussi le symbole des deux styles de coureurs aptes à briller sur les côtes des Ardennes belges. L’un est un puncheur pur, l’autre un coureur de grands tours (vainqueur de la Vuelta en 2009). Dimanche dernier, sur l’Amstel Gold Race, l’un comme l’autre ont buté sur un Kwiatkowski en grande forme. Philippe Gilbert a lancé la première banderille dans l'ultime passage du Cauberg , sans être capable de faire la différence, alors que Valverde a échoué à la deuxième place du sprint. Le Polonais, symbole de la nouvelle génération, peut bien s’immiscer dans le duel entre les deux hommes. Même si tout le monde rêve d’une explication au sommet entre Gilbert et Valverde.
On l’a dit, Valverde est en confiance quand Gilbert doute. Le Belge dit souffrir à "un muscle du mollet" et doute de sa capacité à "être à 100%." "Aujourd'hui (vendredi), j'étais capable de pousser 500 watts. Je sais, par expérience, que pour gagner il me faut pousser 1200 watts" explique le champion du monde 2012. Gilbert doit à tout prix éviter le sprint final. Dans cette optique, sa douleur est un frein majeur, lui qui ne sait pas "s'il va pouvoir accélérer". De frein, Alejandro Valverde n’en a pas, ou presque. Vincenzo Nibali ne s’y trompe pas en le désignant comme "l’homme à suivre". Aérien, maître tactique, expérimenté, rapide au sprint, "Bala "n’a aucune faille. Même son équipe est une force tant elle sait faire corps avec son leader. Double vainqueur de l’épreuve, Valverde peut néanmoins se rappeler que la Doyenne se refuse à lui depuis 2008. Mais il reste sur une troisième place en 2013 et une deuxième en 2014. La première en 2015 ?
Alaphilippe encore au top ?
Qui peut embêter ce duo magique ? Évidemment Michal Kwiatkowski. Le Polonais de 22 ans, champion du monde en titre, a débloqué son compteur sur les classiques avec l'Amstel Gold Race. En confiance, il a tout a gagné ce dimanche. Vincenzo Nibali va lui, à n'en pas douter, une nouvelle fois enflammer la course. Un peu juste, de son propre aveu, pour disputer la victoire à la régulière, il trouvera dans la côte de la Roche aux Faucons, un terrain de jeu idéal. Côté Français, les regards seront évidemment braqués sur Julian Alaphilippe. Deuxième de la Flèche Wallonne, le coureur d'Etixx-Quick Step est la révélation du printemps.
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