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La folle journée d'Alexis Gougeard

Ce n’est pas la place d’Alexis Gougeard qu’il faut regarder. 26e de Paris-Roubaix à 1’38 de John Degenkolb, le coureur d’AG2R La Mondiale a été le Français le plus en vue de la 113e édition. Au courage, il a passé une journée sur le haut des pavés avant de côtoyer quelques instants les gros bras de la reine des classiques.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Alexis Gougeard (AG2R La Mondiale) (DE WAELE TIM / TDWSPORT SARL)

L’Enfer avait un petit air de Paradis. Pour sa première sur Paris-Roubaix, Alexis Gougeard a vécu une incroyable journée à l’avant de la course. « Je pense qu’il va redemander à revenir ici, rigole Julien Jurdie son directeur sportif. La découverte a de plus été bonne. » Une première à double titre puisque le jeune coureur de Vincent Lavenu n’avait jamais roulé en compétition sur une distance aussi longue. A l’arrivée, c’était sa première pensée. « Je n’ai jamais fait 260 kilomètres. C’est long et c’est dur ! » Long assurément mais bon quand on est un des acteurs de la course et qu’on déboule dans le groupe de tête dans la fameuse tranchée d’Arenberg. Gougeard s’était glissé dans la bonne échappée après avoir tenté plusieurs coups. Pas forcément bien au départ, il a finalement pris son pied. « J’ai lâché pas mal de cartouches au départ, raconte-t-il. Dans l’échappée j’étais mal au début alors je suis resté bien calé sans m’enflammer dans les pavés. Je me suis refait une santé et après sur le pavé, je me sentais vraiment bien. J’ai géré jusqu’à 50 km de l’arrivée après j’ai tout donné comme j’ai pu. J’ai pris beaucoup de plaisir, il y avait beaucoup de monde, c’était juste énorme.

Comme un Lion

« Il s’est battu comme un lion, confirme le manager de l’équipe savoyarde Vincent Lavenu. On sait que c’est un garçon au tempérament généreux et offensif. Il l’a encore démontré. Il avait envie de prendre l'échappée et généralement quand il a envie il y arrive. » L’histoire aurait pu s’arrêter là, au moment où les costauds sont revenus dans leurs pattes. Mais Gougeard ne voulait pas quitter ce beau monde nouveau pour lui. Si proche de l’arrivée, l’occasion était belle de suivre et d’apprendre. « Quand les favoris reviennent sur nous, je suis content d’en être mais le plaisir est de courte durée. Sur le Carrefour de l’Arbre ils m’ont dit au revoir. » Avant ces secteurs décisifs, alors que ça temporisait en tête, le coureur d’AG2R s’était même permis une petite sortie. « Je voulais anticiper les secteurs compliqués qui arrivaient. J’ai pris un petit peu d’avance mais dans l’oreillette on m’a dit de garder des forces pour essayer de rester avec eux. »

Un ou deux secteurs de trop

« Il a fait peut être une petite erreur en relançant à vingt kilomètres de l’arrivée mais il apprend il est jeune, il a envie de bien faire, indique Lavenu. Sans cette petite erreur-là, il aurait peut-être pu rester avec les meilleurs. » L’expérience et la caisse lui ont manqué mais ce qu’il a réalisé va lui servir dans les prochaines années. « Quand vous avez plus de 220 bornes dans les jambes, c’est le mental qui prend le dessus. On ne s’attendait pas à grand-chose dans le final. C’était déjà bien ce qu’il avait fait. Quand on l’a vu relancer à 20 kilomètres de l’arrivée on s’est dit « c’est du grand Alexis Gougeard ». Il y a eu un ou deux secteurs de trop pour espérer faire une place dans les dix premiers, regrette Jurdie. J’espère que dans le futur, on verra Alexis encore plus haut, pourquoi pas sur un podium. » Un podium au paradis.

Vidéo : le résumé de la course 

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