Dauphiné Libéré: Froome vs Contador
Scrutés, observés, épiés, analysés. Les favoris du Tour de France ne passent jamais six premiers mois de la saison relativement tranquilles. Qu’ils aient choisis de beaucoup se montrer ou plutôt de rester au « chaud » à faire des stages en haute montagne, qu’ils brillent ou pas, ils doivent inévitablement répondre aux questions liés au Tour de France. A un mois du Tour de France (5-27 juillet), Froome, Contador et Nibali approchent de leur pic de forme. Jetons un coup d’œil sur leurs six premiers mois pour tenter de savoir lequel aborde dans les meilleures conditions, la dernière ligne droite avant Leeds et le grand départ.
Christopher Froome
Longtemps Chris Froome a souffert du dos dans la première moitié de saison, faisant planer le spectre d’une non-participation au Tour de France du vainqueur sortant pour la seconde année consécutive (après Bradley Wiggins en 2013). Absent alors qu’il devait y participer, de Tirreno-Adriatico, le Britannique a fait son grand retour sur les routes du Tour de Romandie, qu’il a gagné face à une concurrence, excepté Nibali, il est vrai bien différente de celle qu’il aura au Tour de France. Deux victoires sur des courses à étapes, c’est autant qu’Alberto Contador mais le « Pistolero » l’a battu sur les routes de Catalogne (2e contre 6e) fin mars alors que le coureur de la Sky revenait tout juste à la compétition. Pas forcément révélateur, le résultat est important d’un point de vue psychologique.
Après le Tour de Romandie, Froome est reparti en stage. Un stage pendant lequel il a peut-être encore battu le temps d’un certain Lance Armstrong sur le col de la Madone dans le sud de la France, lui qui avait réussi cet exploit en juin 2013 et qui vient de l'annoncer dans son autobiographie. Plus secret, moins en vue qu'en 2013, Chris Froome avance masqué mais reste le grand favori du Tour. Celui qui est assis sur le trône.
Froome en 2014
Tour d’Oman,
Tour de Romandie
6e du Tour de Catalogne
Alberto Contador
Il avait manqué sa saison 2013, notamment en raison d’une préparation complètement manquée à cause de trop nombreux voyages. Alberto Contador a retenu la leçon. Et a changé sa façon de vivre. Fini la vie à Pinto où les sollicitations de sa famille, de ses amis, de ses fans étaient trop nombreuses et place à une vie quasi-monacale en Suisse. "C’est le meilleur début de saison de ma carrière" dit-il lui-même. Difficile de lui donner tort. Les résultats parlent pour lui. Vainqueur de Tirreno-Adriatico en écrasant la concurrence, du Tour du Pays-Basque et 2e en Catalogne derrière Rodriguez, mais devant Froome, Contador semble bien de retour.
Il aura une ultime occasion de se tester sur ce Dauphiné Libéré très montagneux. Meilleur rouleur que jamais, Contador a surtout retrouvé son explosivité en montagne. Celle-là même qui promet un duel fantastique avec Chris Froome.
Contador en 2014
Tirreno-Adriatico
Tour du Pays Basque
2e du Tour d’Algarve
2e du Tour de Catalogne
Vincenzo Nibali
Et Nibali dans tout ça ? Le "Requin de Messine" n’a pas beaucoup mordu en 2014. Pas du tout même. Aucune victoire à se mettre sous la dent pour le coureur de la formation Astana. De son propre aveu, il n’est pas satisfait de son début de saison. On peut le comprendre. Lui qui est revenu sur un programme "type Tour de France" après son Giro victorieux en 2013 n’a pas paru trouver ses marques. Il avait choisi Paris-Nice, malgré son profil atypique, il l’a terminé 21e. Sur le Tour de Romandie, il n’a pu faire mieux que 5e, battu par Chris Froome, Simon Spilak, Rui Costa ou encore Mathias Frank. Pour un coureur de sa trempe, ça fait désordre.
Le seul de ce trio à avoir participé aux Ardennaises n’y a pas connu une grande réussite non plus. 14e sur la Flèche Wallonne, 30e sur Liège-Bastogne-Liège, Nibali a peut-être grillé des cartouches pour rien. Pour rappel, le dernier vainqueur du Tour de France à avoir participé aux Ardennaises s’appelait Carlos Sastre en 2008 (si l’on excepte Andy Schleck vainqueur du Tour en 2010 mais suite au déclassement de Contador). C’est dire si les vainqueurs du Tour ne passent que rarement pas la Belgique et les Pays-Bas. Pour le moment, c’est peu dire que Nibali laisse perplexe. Il lui reste un mois pour affûter ses armes.
Nibali en 2014
5e du Tour de Romandie
21e de Paris-Nice
14e de la Flèche Wallonne
30e de Liège-Bastogne-Liège
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.