Cyclisme : Arnaud Démare, Julian Alaphilippe, Christophe Laporte... Quel coureur français a le plus de chances de briller sur Milan-San Remo ?
Qui succèdera à Matej Mohoric ? L'édition 2023 de Milan-San Remo promet une bataille extrêmement indécise. Wout van Aert, Tadej Pogacar, Arnaud De Lie, Mads Pedersen, Mathieu van der Poel... Les coureurs les plus rapides du peloton seront quasiment tous présents pour tenter de remporter le premier Monument de la saison. Au milieu de cette foule de prétendants, des coureurs français ont leur mot à dire, d'autant que "La Primavera" leur réussit bien, avec six podiums sur les sept dernières éditions, dont deux victoires : Arnaud Démare (2016) et Julian Alaphilippe (2019).
"Celui qui me paraît le plus apte à gagner Milan-San Remo, c'est forcément Christophe Laporte. Il évolue dans la meilleure équipe du moment (Jumbo Visma). Il a la pointe de vitesse, il grimpe bien et il peut passer la Cipressa et le Poggio (les deux côtes avant l'arrivée sur le plat). Sur ses deux premières courses de l'année, il fait deux Tops 10 (3e sur le Het Nieuwsblad et 6e sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne). Il monte en puissance et a montré l'année dernière qu'il a franchi un cap dans cette nouvelle équipe", s'avance notre consultant Yoann Offredo, lui-même 7e de l'épreuve en 2011.
Le coéquipier de Wout van Aert, avec qui il devra partager l'affiche sur la course, a prouvé l'an dernier qu'il était capable de jouer la gagne sur des classiques, terminant 2e de Gand-Wevelgem et du Grand Prix de l'E3. Un doute entoure néanmoins son état de forme depuis son forfait de dernière minute pour maladie sur Paris-Nice. L'an dernier, il avait terminé 22e de Milan-San Remo, laissant son leader se battre au premier échelon de la course (8e).
Du flou autour d'Alaphilippe
Pour Yoann Offredo, un autre coureur tricolore se détache derrière lui parce qu'il a déjà levé les bras à San Remo. "Arnaud Démare (Groupama-FDJ) a mis une grosse croix sur cette course. Il a fait sa rentrée sur Paris-Nice, il n'a pas gagné, mais il a une soif de victoires. C'est un atout pour lui. Démare a une chance de suivre dans le Poggio. On a vu sur la première étape de Paris-Nice, il est passé en troisième position sur le mur de Milon-La-Chapelle, avec les meilleurs, dont Pogacar. C'est déjà un signe qu'il est en forme et qu'il est capable de faire des efforts de tolérance au lactate avec les meilleurs", analyse le consultant.
D'après ce dernier, l'arrivée se jouera, comme c'est le cas régulièrement, au sprint, au sein d'un petit groupe, où la victoire n'est pas toujours décrochée par le coureur le plus rapide. Mais la bonne attaque au moment idoine peut aussi faire la différence, si les cadors se marquent et aucun d'entre eux ne décide d'assumer la poursuite, comme ce fut le cas pour Vincenzo Nibali (2018), Jasper Stuyven (2021) ou Matej Mohoric (2022). Pour Offredo, certains pourraient sortir leur épingle du jeu dans cette situation : "Bryan Coquard (Cofidis) fait partie des noms qu'on ne cite pas forcément qui a fait un bon début de saison. Il a gagné en Australie. C'est un bon petit outsider qui peut profiter du marquage de certains des favoris".
Notre consultant place moins d'espoirs en Julian Alaphilippe, même s'il le juge capable de créer la surprise, en fonction de son état de forme. "C'est un coureur capable de se transcender sur les grands événements, et qui fait partie de ces rares coureurs capables de faire la différence dans le Poggio. Si c'est le Julian Alaphilippe qu'on a connu les années précédentes, il en est capable. Pourtant, on l'a vu sur Tirreno-Adriatico, quand ça accélère sur des efforts très intenses, il est un peu dépassé par la Jumbo-Visma et Wout van Aert. A voir comment il sera à Milan, mais il est a priori un peu en deçà de ce qu'on pourrait attendre de lui".
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