Alexis Gougeard: "Paris-Roubaix, la plus belle course"
Comment jugez-vous votre début de saison et qu’attendez-vous de cette année 2016 ?
Alexis Gougeard: "Le début de saison a déjà été meilleur que l’an passé. J’ai fait une place de 3, du bon travail pour l’équipe et j’espère gagner ma place pour le Tour. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre".
J’imagine que vous aimeriez bien faire à Paris-Roubaix…
AG: "Oui. Pour moi, c’est un objectif. A mes yeux, c’est la plus belle course. Quand j’ai participé à cette course en tant que junior, c’était déjà quelque chose d’énorme. On passait avant les professionnels. Il y avait du monde, c’était la fête. J’étais devant, certains criaient mon nom. On n’est pas loin de la Belgique, la patrie du vélo. C’est une course qui fait rêver".
"Je fais mon truc à ma sauce"
Des coureurs comme Tom Boonen ou Fabian Cancellara, qui ont brillé sur cette course depuis des années, sont de bons exemples à suivre ?
AG: "Non. J’essaie de faire mon truc à ma sauce et si ça ne marche pas, tant pis. Je ne regarde pas trop ce que les autres font. Jusqu’ici, ça marche. On va continuer comme ça".
Est-ce que vous avez été prendre des conseils auprès de votre coéquipier Johan Vansummeren, vainqueur de l’épreuve en 2011 ?
AG: "Il est venu spontanément me donner des petits conseils parce qu’il connait ces courses par cœur. Il me dit par exemple de bien rester dans sa roue car il connait les routes par cœur. C’est important d’avoir quelqu’un comme lui dans l’équipe. Après, pour vraiment bien arriver sur le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix, il faut avoir la rage, l’envie de gagner. Quand on enchaine toutes les classiques flandriennes, on commence à être un peu usés physiquement. Il faut savoir se ménager aussi pour arriver au top sur Paris-Roubaix, avec la hargne nécessaire. Mais c’est vrai que c’est important de faire ces courses préparatoires pour acquérir de l’expérience. J’en suis là dans mon apprentissage. Je continue d’avancer comme ça".
"Paris-Roubaix, c’est un stress"
Vous avez un tempérament d’attaquant…
AG: "C’est vrai que j’aime bien prendre les échappées, imposer ma course, mon style, même si ce n’est pas évident. Sur Paris-Roubaix, il faut tout le temps être placé. C’est un stress. Ca frotte beaucoup et c’est très étrange psychologiquement".
Qu’appréhendez-vous le plus sur cette course ? La difficulté, la longueur, le kilométrage ?
AG: "Le plus dur est d’arriver bien classé au moment où ça va compter. La difficulté, je suis là pour ça. Tout le monde en a. La distance (260 km), on est entraînés pour la faire. Je l’ai déjà fait et c’est possible de le refaire. Il s’agit surtout de rester concentré au moment le plus important, quand cela devient vraiment dur. Mais on est 200 à vouloir ça sur des routes où on ne peut mettre que trois ou quatre coureurs en largeur. C’est du sport. Après, j’ai le physique pour. Si on met un (Alexis) Vuillermoz sur le pavé, ce n’est pas pareil (sourire). Je suis un peu trapu. J’ai le coup de pédale assez puissant. C’a m’avantage. Mais je n’ai pas un physique bodybuildé, j’ai envie de passer partout. Je n’essaie pas de prendre de la masse mais au contraire d’en perdre".
"Notre génération n’a pas d’appréhension"
Vous aimeriez ressembler à un coureur puncheur comme Tony Gallopin ?
AG: "Un peu, oui. Il passe le pavé, il passe les bosses. C’est le profil que j’aimerais avoir. Je travaille aussi le contre-la-montre. Je pense que c’est aussi très important".
Vous faites partie des jaunes qui percent direct au plus haut niveau. C’est parce que vous aviez de bons résultats chez les jeunes, en juniors, en espoirs ?
AG: "Je fais partie de cette génération avec Pierre Roger (Latour, 2e du Critérium international la semaine dernière, NDLR), Julian Alaphilippe (2e de la Flèche wallonne et de Liège-Bastogne-Liège la saison dernière). On était tous un peu dans le même groupe. On n’a pas d’appréhension. On y va. On n’a pas de complexe et on tente crânement notre chance".
Est-ce que vous sentez que vous avez changé de statut depuis vos bons résultats de l’an dernier ?
AG: "Depuis ma victoire sur la Vuelta, ça a un peu changé. C’était la plus belle victoire de ma carrière. Ca a changé le regard des gens. J’ai eu pas mal d’appels, j’ai été beaucoup plus sollicité. C’était impressionnant".
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