Tour de France 2019 : Michael Matthews, l'adversaire
Meilleur sprinteur du Tour de France 2017, Michael Matthews était un prétendant naturel au maillot vert à l'approche de l'édition 2019. Mais l'Australien a expliqué dans une interview accordée au média néerlandais NOS que son programme d'entraînement était à 100% destiné à accompagner Tom Dumoulin en montagne. Un an après sa deuxième place à Paris, le leader néerlandais de la Sunweb avait besoin de toutes les forces possibles pour renverser Ineos.
Insuffisamment remis de sa blessure au genou, contractée sur le Giro, Dumoulin a finalement renoncé à prendre part au Tour et Matthews avait laissé son désarroi s'exprimer. "Je n'ai fait aucun entraînement pour le sprint ni aucun entraînement pour me préparer aux victoires d'étapes", avait-il déploré.
Plus solide que véloce
Ces propos n'auguraient rien de bon, deux semaines avant de livrer bataille avec les cadors du sprint mondial. Elia Viviani, Dylan Groenewegen, Peter Sagan, Caleb Ewan, Alexander Kristoff... la plupart des hommes les plus rapides du monde avaient signifié qu'ils seraient au rendez-vous. Entre temps, le vice-champion du monde 2015 a montré une très belle régularité sur le Tour de Suisse. 3e sur le chrono inaugural, il a eu son mot à dire sur les quatre étapes de sprint (6e, 6e, 2e et 5e). S'il s'est montré moins fort que Sagan et Viviani, sa constance a maintenu en vie ses chances de lutter pour le maillot vert en France.
En 2017, il avait maté la concurrence grâce à sa résistance sur trois semaines. Marcel Kittel n'avait de son côté pas tenu la distance malgré cinq victoires d'étape. Le tracé très montagneux de l'édition 2019 est un atout pour Matthews. Ajoutez à cela des sprints rarement plats et des étapes ouvertes en moyenne montagne. Il y avait des raisons d'y croire et le sprinteur australien a très vite montré qu'il fallait compter sur lui sur le Tour de France 2019.
Déjà sept Top 10 sur le Tour 2019
6e à Bruxelles, 9e à Nancy, 7e à Colmar et 9e Chalon-sur-Saône, le coureur de la Sunweb a montré des limites sur les arrivées massives. Mais il a été systématiquement présent et il a surtout prouvé qu'il était plus solide dans les difficultés que les meilleurs sprinteurs. A Epernay, il a réglé le peloton derrière Julian Alaphilippe, signant une jolie 2e place. Et à Saint-Etienne, il a coupé la ligne avant Peter Sagan dans un groupe réduit, quelques secondes après De Gendt, Pinot et Alaphilippe.
"J'ai de bonnes jambes", a-t-il constaté samedi. Avec sept Top 10 sur les neuf premières étapes, il est embuscade derrière Peter Sagan au classement par points. S'il compte 60 points de retard sur le Slovaque, actuel maillot vert, il devrait faire partie des sprinteurs les moins émoussés en deuxième et troisième semaines. On a vu son équipe, la Sunweb, prendre les rênes du peloton à plusieurs reprises (sans grande réussite certes), ce qui ne fait aucun doute sur ses ambitions. Reste toutefois à savoir si Sagan perdra du terrain.
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