Tour de France 2017 : Comment se remettre d'une défaite au millimètre ?
Un calvaire de 213km sous un soleil de plomb et, à l'arrivée, six petits millimètres pour juger qui aura les honneurs du podium. Hier, l'éternel espoir du cyclisme Edvald Boasson-Hagen attendait avec le sourire, coincé au milieu d'une nuée de photographes après la ligne d'arrivée. Mais le chronométreur officiel du Tour a finalement annoncé que le Norvégien de 30 ans avait franchi la ligne trois dix millièmes de secondes trop tard. Cruel pour celui qui portait les espoirs d'une équipe amputée de son leader Mark Cavendish, blessé lors du sprint de Vittel.
Boasson-Hagen a ressassé
Le lendemain au pied du bus, le manager Douglas Ryder préférait retenir le positif : « On a montré que c'était possible. Nous avons perdu notre leader, mais nous avons prouvé que nous étions compétitifs au plus haut niveau. » Après un tel scénario, l'ambiance dans le bus de l'équipe sud-africaine était forcément un peu particulière : « Entre la perte de notre leader et cette défaite de très peu, l'équipe voulait se remotiver, pour montrer qu'on était encore capable de faire des choses. » La façon dont Dimension Data a déroulé son train dans la longue ligne droite de Nuits-Saint-Georges est là pour le confirmer.
Il faudra peut être du temps à Edvald Boasson-Hagen pour se remobiliser après cette étape éprouvante. Le Norvégien a mal dormi et beaucoup ressassé cette nuit : « Edvald a refait le sprint 100 fois dans sa tête. Il pensait à chaque endroit où il aurait pu gagner ce petit millimètre qui lui a manqué. » L'ancien coureur de la Sky a jusqu'à mardi, où l'arrivée à Bergerac est promise aux sprinteurs, pour tourner la page. Il peut compter sur la belle ambiance qui règne au sein de son équipe, et sur les conseils du Cav. Hier à table, le leader blessé a discuté avec toute l'équipe en visioconférence et a pu dire à ses coéquipiers combien il était fier d'eux. Avec une huitième étape pour baroudeurs dans laquelle Steve Cummings aura son mot à dire, les Dimension Data comptent bien prouver qu'il faut encore compter sur eux.
"C'est complètement fou"
Après l'étape de Limoges l'an passé qui avait également souri a Marcel Kittel (devant Bryan Coquard), l'arrivée de Nuits-Saint-Georges pose de nouveau la question de l'égalité dans le cyclisme. Quand même avec la photo-finish, habituel juge de paix dont la fiabilité n'est jamais remise en question, on ne parvient pas à départager avec certitude deux coureurs, que faire ? Pour Douglas Ryder, le scénario d'hier doit au moins faire réfléchir : « A chaque fois dans le sport, des choses inimaginables se produisent, et tant que ce n'est pas arrivé on ne pense pas avoir besoin d'un règlement pour ça. Après 213km, on ne pense pas qu'il soit possible d'avoir un si petit écart. C'est complètement fou. Mais peut-être que cette étape ouvrira le débat, pour réfléchir à de nouvelles dispositions. »
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