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Tour 1983-Duclos-Lassalle: "Pascal Simon marchait super bien"

Gilbert Duclos-Lassalle fût un protagoniste actif du premier Tour de France remporté par Laurent Fignon (Renault). Le coureur de la formation Peugeot roulait pour Pascal Simon, longtemps leader et malheureusement contraint à l'abandon à six jours de l'arrivée alors qu'il portait la tunique jaune de leader. Le Béarnais se remémore pour nous cette Grande Boucle 1983 si indécise.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Quels souvenirs vous gardez de ce Tour de France 1983 ?

GDL: "Je n’en garde pas un bon souvenir parce qu’on était leaders avec Pascal Simon qui avait le maillot jaune sur les épaules. Il a chuté dans une étape qui arrivait à Toulouse à cause d’une bordure et il s’est fracturé l’omoplate. Avec toute l’équipe Peugeot, on l’a emmené jusqu’au Puy de Dôme. Il a fini l’étape mais on savait très bien qu’il ne pourrait pas faire les Alpes. Il avait super bien passé les Pyrénées. On ne saura jamais s’il aurait gagné. Pour nous, ça ne reste pas le meilleur souvenir du Tour de France".

Pensez-vous qu’il aurait gagné le Tour sans sa chute ?

"Je pense que oui parce qu’il était tellement en forme dans les Pyrénées avec plus de quatre minutes d’avance et une équipe soudée. Je pense que ça a été le début de la carrière de Laurent (Fignon) et je dirais presque la fin de carrière de Pascal (Simon). Je ne sais pas comment ça se serait décanté si Pascal avait gagné le Tour, mais Laurent s’est ensuite senti fort pour gagner les éditions suivantes. Ce mois de juillet 83, Pascal marchait super bien. Même après sa chute et sa fracture de l’omoplate, il tenait bon et terminait avec les meilleurs. Il ne perdait pas beaucoup de temps jusqu’aux Alpes où c’est vraiment devenu trop dur. La douleur était trop forte".

Au départ du Tour, il n’était pourtant pas le leader de l’équipe…

"C’est vrai qu’on avait Phil Anderson qui essayait toujours d’accrocher Bernard Hinault. L’Australien était notre leader. Pascal était un peu le cavalier sur l’échiquier. Il venait après Anderson et Stephen Roche. Mais on savait qu’il avait une carte à jouer. Il grimpait bien. Il était prévu pour accompagner les leaders dans la montagne".

L’équipe Renault était-elle vraiment plus forte que la formation Peugeot ?

"Non, je crois que c’est vraiment la malchance qui a fait la différence. Vous savez, quand on a un maillot, on se sent fort. J’ai déjà vécu ça en 1990 avec Greg LeMond. L’équipe Z n’était pas très forte mais on a tous su se surpasser. Les garçons font des choses extraordinaires quand ils ont le maillot dans l’équipe. Malheureusement, il y a eu ce coup de bordure. La selle est tombée. Pascal est tombé dans le fossé sans se faire mal ailleurs. Il s’est fracturé l’omoplate mais il n’avait même pas une égratignure. C’est la faute à pas de chance".

Pensiez-vous que Laurent Fignon allait faire une aussi belle carrière ensuite ?

"Quand il a gagné le Tour, ça l’a débridé. Quand vous gagnez le Tour, vous n’avez plus peur de rien après. Ce fût un vrai tournant pour lui".

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