Cet article date de plus de cinq ans.

Tour de France 2019 - : Thibaut Pinot : "J'ai de la rage"

Lundi Thibaut Pinot a perdu gros entre Saint-Flour et Albi. Une minute et quarante secondes de débours qui viennent annuler tous les efforts consentis depuis le départ du Tour de France. Le leader de la Groupama-FDJ concède qu'il est en colère mais regarde vers l'avant.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

"Colère", "frustration", "rage"... Thibaut Pinot n'a pas lésiné sur le vocabulaire employé au lendemain du coup de bordure qui lui a fait perdre 1'40'' dans un Tour de France jusque-là idéal et le fait pointer désormais à la 11e place, à mi-parcours. Mais le grimpeur tricolore regarde vers l'avant et a confiance en lui et ses coéquipiers pour redresser la barre.

Vingt-quatre heures ont passé mais la colère ne s'est pas évaporée. Elle n'est pas prête à le faire, d'ailleurs. Après neuf jours au plus-que-parfait, Thibaut Pinot et les siens ont manqué l'ultime rendez-vous. "Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? C'est une journée de merde", avait lâché un Pinot peu prolixe lundi soir. "Des coups de bordure, j'en ai déjà pris mais celle-là, je n'arrive pas à l'accepter, elle est trop frustrante pour moi, a-t-il complété ce mardi lors de la journée de repos. Ce n'est pas eux qui nous ont pris 1 min 40 sec, c'est nous qui leur avons donné 1 min 40, et ça, c'est dur..."

Maudits ronds-points

Pour expliquer la bordure, le leader de la Groupama-FDJ évoque "une question de collectif". "Hier (lundi), ça ne se joue à pas grand chose, à deux coureurs devant moi. C'est ça qui me frustre", explique-t-il. Comme évoqué, notamment par L'Équipe lundi soir, deux ronds-points successifs ont bien été décisifs.

"Pendant la chasse, on a pris encore un rond-point à l'envers, le groupe s'est cassé en deux, se remémore Pinot. Un encore qui sous-entend que le premier a provoqué la cassure. "C'était une étape très usante, ça frottait pendant 220 bornes, retrace le Franc-Comtois. Depuis que je fais le Tour, elle est dans le top 3 des journées les plus nerveuses."

Repoussé à 1'21'' de Geraint Thomas au général après une première partie de Tour de France quasi-parfaite, Pinot a désormais onze jours pour inverser la tendance. Le point positif ? Il a montré à plusieurs reprises (Planche des Belles Filles, Saint-Étienne) que la forme était là. "J'ai de la rage en moi. Je sais qu'au matin du chrono (vendredi) et de l'étape du Tourmalet (samedi), je penserai à tout ça. J'ai déjà eu bien pire et je me suis toujours relevé. Par rapport au Giro l'an dernier (il avait abandonné, malade, à la veille de l'arrivée), ce n'est rien", rappelle Pinot.

Le Tourmalet dans le viseur

Son regard est désormais tourné vers l'arrivée de samedi qui promet d'être grandiose au sommet du Tourmalet. "Je n'ai qu'une envie, c'est d'être à samedi, tonne-t-il. [...] L'arrivée au sommet du Tourmalet va faire mal, ce sera 'à la cuisse'. J'espère avoir les jambes qui me feront déjà reprendre du temps, et surtout aller chercher une victoire." On l'aura compris, Pinot n'a pas encore rendu les armes.  "Mes quatre grimpeurs grattent un peu de la patte, on n'a qu'une envie, c'est d'arriver dans les cols, on va essayer de lâcher les chevaux", poursuit le troisième du Tour de France 2014.

Pour reprendre du temps à tout le monde, il faudra à coup sûr passer au-dessus de l'équipe Ineos qui, malgré un début de Tour plus "timide" qu'à l'accoutumée, a positionné Thomas et Bernal aux deuxième et troisième places du général.  "Sur La Planche des Belles Filles, on n'avait rien à envier à Ineos, c'est ça qui me motive pour la suite, se réjouit Pinot. On en saura vraiment plus jeudi et surtout samedi au Tourmalet. Ils vont imposer leur rythme et on verra si c'est aussi costaud que les autres années". Pinot a intérêt à l'être s'il veut rattraper le temps perdu lundi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.