Tour de France 2021 : Tadej Pogacar, enfin la victoire en patron
Le Slovène s’est imposé pour la première fois avec le maillot jaune sur les épaules, mercredi, lors de la 17e étape.
Il ne lui manquait sans doute que ça. Tadej Pogacar avait déjà remporté le Tour l’année dernière, mais c’était en renversant la table à l’ultime possibilité, sans jamais rien assumer du poids de la course. Il avait déjà remporté quatre étapes sur le Tour, mais ce furent soit des contre-la-montre, soit des étapes arrachées au sprint à Primoz Roglic. Surtout, aucun de ces quatre bouquets ne fut acquis avec le maillot jaune sur le dos.
Victoire référence
Mercredi 14 juillet, Tadej Pogacar en a eu marre. Le Slovène a voulu corriger tout cela en même temps. En s’imposant à l’orgueil en haut du revêche col du Portet, le gamin de Komenda a fait taire les derniers doutes sur sa capacité à mettre tout le monde dans son ombre, et diriger le Tour en patron. Il avait braqué l’édition 2020, il menait déjà l’édition 2021 comme un leader incontestable.
"Aujourd’hui, on a vu l’opportunité se présenter, on a décidé d’y aller, de remporter l’étape. Je suis ravi d’avoir remporté cette étape sur l’ascension la plus dure du Tour."
Tadej PogacarVélo Club
Mais il lui manquait encore cette victoire référence, en jaune, obtenue à la pédale face à ses principaux rivaux, qui ne sont plus que deux mercredi soir : Richard Carapaz (Ineos Grenadiers) et Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma). "La semaine dernière, on a beaucoup travaillé. L’équipe s’est vraiment arrachée, toujours à l’avant. C’était difficile de contrôler toutes ces échappées. Aujourd’hui, on a vu l’opportunité se présenter, on a décidé d’y aller, de remporter l’étape. Je suis ravi d’avoir remporté cette étape sur l’ascension la plus dure du Tour", se félicitait le vainqueur du jour à l'arrivée.
UAE-Emirates au diapason
Dès le pied de la dernière ascension, le Slovène a mis son équipe UAE-Emirates au charbon : Brandon McNulty et Rafal Majka ont mis au supplice Julian Alaphilippe ou Nairo Quintana, lâchés très tôt. Dès que le Polonais s’est écarté, Tadej Pogacar a placé une première banderille, légère, qui a suffi à décramponner son dauphin Rigoberto Uran (EF), isolant le trio Pogacar-Vingegaard-Carapaz à l’avant. Il a ensuite contrôlé ses deux rivaux, mais n’a jamais pu les décrocher de sa roue.
Le Slovène a même failli se faire surprendre lors de l’attaque de l’Equatorien à la flamme rouge, mais il n’a pas paniqué. C'est Vingegaard qui a alors semblé craquer, avant de revenir dans les derniers mètres. "Il a dû aller chercher loin pour prendre la roue de Carapaz, il n’était pas supérieur dans la montée. Ils sont tous au même niveau sur cette étape", précisait Laurent Jalabert à l’arrivée.
Attaque-défense
Sa puissante accélération dans les derniers mètres et son maillot jaune arboré sur la ligne n’ont pas laissé de doute : Pogacar avait ciblé cette étape, et il voulait la remporter en jaune pour prouver qu’il est incontestable, mais aussi pour son directeur sportif Allan Peiper, atteint du cancer. "Il est serein. Il a une force de caractère qui fait la différence, c’est la marque des grands. Il avait très envie de gagner cette étape avec le maillot jaune sur le dos", indiquait Jalabert.
Alors qu’il a beaucoup agi défensivement, contre-nature, depuis sa prise de pouvoir sur la 8e étape, Pogacar a enfin pu retrouver son instinct de chasseur, la victoire en ligne de mire. "Il y avait de l’orgueil. L’équipe a tellement travaillé toute la journée, je leur devais bien ça. Gagner avec le jaune sur les épaules, ça me rend fier de l’équipe, c’est un grand bonheur." Mais ça ne pourrait durer qu’une journée : le Slovène pourrait repasser en mode défense jeudi, pour la dernière étape de montagne. "L’objectif est de défendre le jaune, ne pas trop se mettre dans le rouge", a-t-il conclu lucidement.
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