Silence, on scanne !
Cest laffaire du moment sur la planète cycliste. Depuis le mois de mai et la diffusion par la télévision italienne dun reportage dans lequel lancien coureur Davide Cassani explique le fonctionnement du vélo électrique et assure quil pourrait être utilisé en course, la polémique a pris une ampleur démentielle. Pour étayer sa théorie, Cassani avait décortiqué les images des accélérations du Suisse Fabian Cancellara lors de ses victoires au Tour des Flandres et sur Paris-Roubaix. Une démonstration qui a bien évidemment jeté encore un peu plus dhuile sur le feu. Afin de calmer les ardeurs mais surtout les critiques, lUnion cycliste internationale et son président Pat McQuaid ont donc décidé de sarmer dun scanner. Un scanner utilisé à chaque arrivée détape. Mais après une semaine et demie de course, le bilan est limpide : pour en moyenne six vélos scannés chaque jour, aucune anomalie na été détectée en onze étapes.
Pourtant, chaque après-midi, le jury des commissaires est sur le pied de guerre pour désigner les vélos soumis à vérification. Une sélection qui prend en compte la physionomie de la course. Une fois prévenu, les coureurs ont trente minutes après larrivée pour présenter leur vélo au contrôle. Les heureux élus sont reconnaissables au petit bracelet rouge inviolable que les commissaires fixent sur le cadre une fois la ligne darrivée franchie. Concernant, le mode de fonctionnement, rien de très novateur. "Cest comme dans les aéroports, ça donne une radiographie de lintérieur du cadre et, sil y a quelque chose, le vélo est confisqué et le coureur est mis hors course," expliquait au début du Tour le commissaire italien Francesco Cenere. Concrètement, la vérification a lieu dans un petit camion parqué derrière le podium. A quelques mètres du contrôle anti-dopage.
Si cest effectivement lUCI qui a mis en place cet outil, le verdict est prononcé par le technicien en charge des contrôles. Un technicien qui a été parfaitement briefé. Au grand dam des journalistes ! Car à lheure de tirer les premiers bilans de cette petite nouveauté technologique, lomerta plane. "Je ne peux donner aucun chiffre, ni aucune information concernant le scanner", a-t-il expliqué, ce vendredi, à Mende. Donc, après le coup médiatique davant-tour lors de lannonce de la mise en place du dispositif, place maintenant au secret défense. Les seuls qui acceptent encore den parler sont les coureurs. A limage du Français Stéphane Augé qui, à lissue de la 11e étape entre Sisteron et Bourg-Lès-Valence, sest fait "kidnapper" son vélo : "Je vais me faire chopper !", sest-il amusé, clin d'oeil à l'appui. Avant de pouvoir récupérer son vélo. Libéré du fameux petit bracelet rouge.
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