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Silence, on scanne !

C’était la grande nouveauté annoncée de ce Tour de France 2010. Après l’affaire du vélo mécanique du Suisse Fabian Cancellara (Saxo Bank), l’Union cycliste internationale (UCI) a choisi d’utiliser un scanner pour s’assurer de la conformité des vélos. A mi-parcours de la Grande Boucle, petite tentative de bilan.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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C'est dans cette petite tente, farouchement gardée, que trône le fameux scanner.

C’est l’affaire du moment sur la planète cycliste. Depuis le mois de mai et la diffusion par la télévision italienne d’un reportage dans lequel l’ancien coureur Davide Cassani explique le fonctionnement du vélo électrique et assure qu’il pourrait être utilisé en course, la polémique a pris une ampleur démentielle. Pour étayer sa théorie, Cassani avait décortiqué les images des accélérations du Suisse Fabian Cancellara lors de ses victoires au Tour des Flandres et sur Paris-Roubaix. Une démonstration qui a bien évidemment jeté encore un peu plus d’huile sur le feu. Afin de calmer les ardeurs mais surtout les critiques, l’Union cycliste internationale et son président Pat McQuaid ont donc décidé de s’armer d’un scanner. Un scanner utilisé à chaque arrivée d’étape. Mais après une semaine et demie de course, le bilan est limpide : pour en moyenne six vélos scannés chaque jour, aucune anomalie n’a été détectée en onze étapes.

Pourtant, chaque après-midi, le jury des commissaires est sur le pied de guerre pour désigner les vélos soumis à vérification. Une sélection qui prend en compte la physionomie de la course. Une fois prévenu, les coureurs ont trente minutes après l’arrivée pour présenter leur vélo au contrôle. Les heureux élus sont reconnaissables au petit bracelet rouge inviolable que les commissaires fixent sur le cadre une fois la ligne d’arrivée franchie. Concernant, le mode de fonctionnement, rien de très novateur. "C’est comme dans les aéroports, ça donne une radiographie de l’intérieur du cadre et, s’il y a quelque chose, le vélo est confisqué et le coureur est mis hors course," expliquait au début du Tour le commissaire italien Francesco Cenere. Concrètement, la vérification a lieu dans un petit camion parqué derrière le podium. A quelques mètres du contrôle anti-dopage.

Si c’est effectivement l’UCI qui a mis en place cet outil, le verdict est prononcé par le technicien en charge des contrôles. Un technicien qui a été parfaitement briefé. Au grand dam des journalistes ! Car à l’heure de tirer les premiers bilans de cette petite nouveauté technologique, l’omerta plane. "Je ne peux donner aucun chiffre, ni aucune information concernant le scanner", a-t-il expliqué, ce vendredi, à Mende. Donc, après le coup médiatique d’avant-tour lors de l’annonce de la mise en place du dispositif, place maintenant au secret –défense. Les seuls qui acceptent encore d’en parler sont les coureurs. A l’image du Français Stéphane Augé qui, à l’issue de la 11e étape entre Sisteron et Bourg-Lès-Valence, s’est fait "kidnapper" son vélo :  "Je vais me faire chopper !", s’est-il amusé, clin d'oeil à l'appui. Avant de pouvoir récupérer son vélo. Libéré du fameux petit bracelet rouge.

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