Sans Nacer Bouhanni, Cofidis change ses plans pour le Tour de France 2016
On peut être l'équipe française la plus victorieuse en World Tour cette saison et pour autant arriver sur le Tour de France sans aucune certitude. C'est le drame de la formation Cofidis, orpheline de Nacer Bouhanni, à la fois son leader et son égérie. Évidemment questionné sur les circonstances particulières de la blessure à la main de Bouhanni (une bagarre), Yvon Sanquer, son manager, a reconnu que son coureur aurait pu agir différemment tout en tenant à ne pas le froisser: "Nacer aurait pu nous passer un coup de fil, cependant personne ne sait comment il réagirait dans un cas comme ça". Le cas Bouhanni écarté, Sanquer a préféré parler de "l'avenir" même si sur la Grande Boucle qui part ce samedi du Mont-Saint-Michel, celui de Cofidis s'est considérablement assombri.
Laporte propulsé sur le devant de la scène
En un an et demi, les Cofidis ont acquis une certaine expertise dans le "train". Une maîtrise qui ne s'est pas envolé entre Vesoul, théâtre des Championnats de France, et le Mont-Saint-Michel. "Le train fonctionne, assure Christophe Laporte. On va faire exactement comme s'il y a avait Nacer". A la seule différence qu'à la place habituellement dévolue au Spinalien, c'est le dossard 196 de Laporte qui trônera. "Christophe est devenu un bon sprinteur, pense Sanquer. Nous avons confiance en lui pour être actif sur les arrivées massives". Sans contredire le manager Cofidis, difficile d'estimer la valeur de Laporte qui n'a jamais pu jouer sa carte cette saison, concentré qu'il était dans le rôle de lanceur de Bouhanni.
"J'ai beaucoup appris avec lui, nuance le coureur de 23 ans qui avait accroché une 7e place sur la 15e étape du Tour 2015. Je me sens plus fort et l'idée est de voir ce que je peux faire face aux meilleurs. Je suis capable d'obtenir des bons résultats". Une confiance qui plaît à un Sanquer visiblement à l'aise et pas démoralisé par l'absence de Bouhanni, éclatant même de rire devant l'embarras de son poulain quand un journaliste lui demande s'il vise le maillot vert et à quelle place il se voit dans la hiérarchie du sprint mondial.
Jeannesson et Navarro doivent déplacer des montages
Si pour Christophe Laporte, le rôle et l'exposition médiatique ont changé. Pour d'autres, ce n'est que le regard des médias qui évolue. Arnold Jeannesson et Daniel Navarro se savaient attendus dans la montagne par leur équipe. Sans Bouhanni, les espoirs de décrocher une étape reposent aussi (et surtout) sur eux. "Nous avons des coureurs qui sont très bons dans la montage", lâchait Sanquer. Et pour cause, Arnold Jeannesson a flirté avec le top 10 du Tour en 2011 (11e) alors que Dani Navarro y a goûté en 2013 (9e). Pour ceux-ci, Cofidis ne s'inquiète pas, Yvon Sanquer voyant des coureurs "déjà mobilisés" et une équipe "galvanisée" par la perte de Bouhanni.
Néanmoins pour le duo, l'équation pourrait être de choisir entre une bonne place au général et une victoire d'étape tant on sait que la défense des intérêts d'une 8e ou d'un 9e du Tour peut interférer avec cet objectif. Un objectif après lequel Cofidis court depuis… huit ans ! En 2008, Sylvain Chavanel avait remporté la 19e étape et Samuel Dumoulin la 3e. Entre un top 10 et une victoire d'étape, on imagine que le choix est vite fait chez Cofidis.
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