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Tour de France 2019 - 5 seigneurs pour un trône : Romain Bardet (3/5)

Cinq fois dans le top 10 sur les cinq dernières éditions, Romain Bardet revient avec l'envie de gagner sur le Tour de France. De ses lacunes en contre-la-montre à son obsession pour la Grande Boucle, tour d'horizon de ses forces et ses faiblesses.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Pourquoi il peut gagner le Tour :

La plus grande force de Romain Bardet ? Son obsession. Interrogé en 2016, certains de ses anciens entraîneurs ou coéquipiers de ses jeunes années au CR4C Roanne ou au au Chambéry Cyclisme Formation n’avaient pas hésité à dire que le 2e du Tour cette année-là n’était pas attendu à ce niveau. Non Romain Bardet n’a pas un “moteur” incroyable. Sa force, c’est la tête. Soyez-en sûr, le leader d’Ag2r-La Mondiale a mis toutes les chances de son côté pour briller en juillet. “Je ne m'entrainerais pas aussi dur et je ne ferais pas tous ces sacrifices si je pensais que mes meilleures années étaient derrière moi”, a-t-il expliqué pour Stade 2.

Bardet a promis de bousculer les schémas habituels pour ne pas laisser les meilleures équipes dominer tranquillement. On peut compter sur l’homme de Brioude pour tout tenter. Déjà deuxième (2016) et troisième du Tour (2017), il a parlé d’un “appétit aiguisé”. L’an dernier, il avait connu un Tour difficile achevé pourtant à la sixième place, son cinquième top 10 consécutif (il est le seul dans ce cas-là). On peut l’imaginer revanchard.

Comme pour les autres purs grimpeurs, les sept passages à plus de 2 000 mètres d’altitude vont inévitablement le favoriser. A ces hauteurs-là, les différences peuvent se faire : ça tombe bien, Bardet doit en faire en montagne s’il veut atteindre son Graal.

Ce qui peut lui manquer :

Ça ne va surprendre personne, la faiblesse de Romain Bardet réside dans le contre-la-montre. Qu’il soit individuel ou par équipes d’ailleurs. L’an dernier, Ag2r-La Mondiale avait lâché 1’15’’ sur 35,5 kilomètres autour de Cholet et sur le dernier Dauphiné, il a concédé 1’52’’ à Wout Van Aert. L’épreuve par équipes à Bruxelles puis individuelle autour de Pau seront donc des moments compliqués pour lui. On peut aisément imaginer qu’il perdra au moins deux minutes au total. Autant de temps à récupérer en montagne.

L’autre question autour de Bardet est inévitablement son équipe. Celle-ci a fière allure à première vue mais des interrogations subsistent. Tony Gallopin et Benoît Cosnefroy qui ont chuté et qui souffrent l’un du coude et du mollet, l’autre de l’épaule, de la hanche et du coude, doivent récupérer alors que Pierre Latour est lui forfait. Avec Chérel, Frank, Vuillermoz et peut-être Gallopin, Bardet peut compter sur une équipe solide en montagne si tant est que ces coureurs soient à leur meilleur niveau. Quant au contre-la-montre par équipes, les seuls Naesen et Gougeard font figure de coureurs solides. Inquiétant donc.

L'avis d'Alexandre Pasteur :

"Gagner le Tour, je n'y crois pas, mais il sera là. Il a déjà fait 2, 3, 6... Allez, une quatrième place cette année ? Tout le monde voit en Pinot la meilleure chance française, mais attention à Bardet. C'est vrai qu'il n'était pas au mieux sur le Dauphiné, mais ça peut être une bonne nouvelle pour lui, s'il a retardé son pic de forme. Il a fait la préparation qu'il fallait. Il n'a rien fait de fou cette année, mais sa constance parle pour lui. A 28 ans, il arrive dans ses deux meilleures années. A voir. Il sera peut-être moins bien soutenu en montagne par rapport à Pinot et sur le contre-la-montre par équipes je le vois bien perdre une minute sur les Ineos. Il aura du débours, mais il pourra bousculer les leaders en montagne."

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