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Quand le Tour passait à l'oranje

Les coureurs néerlandais ont marqué l'histoire du Tour de France. Et si Jan Janssen (1968) et Joop Zoetemelk (1980) sont les seuls à avoir rapporté le maillot jaune à Paris, d'autres Bataves se sont illustrés en juillet sur les routes de France. Petit retour sur ces champions de "l'autre pays du fromage".
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Bernard Hinault (maillot jaune) et Joop Zoetemelk sur le Tour de France 1979 (AFP)

Brillants ou énigmatiques, intelligents ou controversés, puissants ou stylés, les grands coureurs hollandais ont souvent pimenté la Grande Boucle de leurs faits d'armes ou de leurs faits divers. Le pays européen du vélo a réussi à sortir des cyclistes de talent depuis plus d'un siècle maintenant. Des rouleurs, des sprinteurs ou des grimpeurs, des iconoclastes ou des forçats de la route, des leaders ou des suceurs de roue. Des qu'on a oublié et des qui sont restés dans nos mémoires pour le meilleur et (parfois) pour le pire). Les Pays-Bas possèdent deux atouts indéniables: le bitume est plat et les Néerlandais sont fans de la "petite reine". Ces deux éléments ont suscité des vocations et engendré des stars.

A tout seigneur tout honneur. Le premier vainqueur batave du Tour se nomme Jan Janssen. En 1968, l'enfant de Nootdorp avait dépossédé le Belge Herman Van Springel de la tunique jaune lors du dernier contre-la-montre de Vincennes, le dimanche d'arrivée. Pour 38 secondes, Janssen était devenu un héros. Ses compatriotes allaient devoir attendre douze ans avant qu'un deuxième triomphe orange ne survienne. Il fût l'œuvre du persévérant Joop Zoetemelk, par ailleurs recordman des deuxièmes places (6 au total). Cette année-là, en 1980, le "Hollandais du Tour de France" (son surnom) avait profité de l'abandon de son grand rival Bernard Hinault à Pau (genou) pour prendre le maillot jaune et le conserver jusqu'à Paris. Aujourd'hui retraité, il reste le recordman de participations (16). Enorme.

D'autres coureurs du plat pays se sont illustrés au niveau du classement général, sans pouvoir conquérir le Graal: Steven Rooks et Gert-Jan Theunisse, les deux trublions de la PDM, avaient respectivement terminé 2e et 4e de l'édition 1988 remportée par Pedro Delgado. L'équipe PDM, une formation intrigante qui verra tous ses coureurs abandonner d'un coup en 1991 pour une prétendue intoxication alimentaire qui était en fait une injection d'intralipide mal conservée. Dans ce groupe figurait un coureur brillant, Erik Breukink, qui termina 3e l'année précédente derrière Greg LeMond et Claudio Chiappucci. Le Rabobank Michael Boogerd (5e du Tour 1998) peut être classé dans cette catégorie de coureurs complets, grimpeurs et rouleurs à la fois.

Après viennent les spécialistes du sprint comme Jean-Paul van Poppel (9 étapes dont 4 en 1988) ou Jeroen Blijlevens (4 succès). Puis les baroudeurs comme Jelle Nijdam (6 étapes glanées dont des prologues et des arrivées à toutes berzingues devant le peloton) ou Erik Dekker (lauréat de trois étapes sur la Grande Boucle 2000). La liste serait trop longue à établir si l'on devait comptabiliser toutes les victoires d'étapes bataves mais force est de constater que les Pays-Bas ont encore étoffé leur palmarès ces dernières années (étapes remportées par Léon van Bon ou Karsten Kroon des années après Jan Raas et Henni Kuiper, deux stars de la décennie Hinault). Et ce n'est sans doute pas fini.

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