"L'adrénaline du public, il faut savoir l'utiliser" : aux championnats d'Europe de cyclisme sur piste, la folle ambiance sonore met les nerfs des "pistards" à rude épreuve

Lors des grands événements internationaux comme les Jeux mais aussi l'Euro, le bruit dans un vélodrome dépasse largement les 100 décibels. De quoi motiver... et stresser les athlètes. Reportage à Apeldoorn, aux Pays-Bas.
Article rédigé par Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les Championnats d'Europe de cyclisme sur piste 2024 se déroulent à Apeldoorn, aux Pays-Bas. (JOHN THYS / AFP)

De la musique et un speaker à plein volume, des supporters qui crient... Folle ambiance au vélodrome d'Apeldoorn aux, Pays-Bas, où les Français montrent leurs talents en collectionnant les médailles d'or aux championnats d'Europe de cyclisme sur piste.

Des championnats qui sont aussi l'un des repères précieux en vue des Jeux olympiques de Paris : pour se jauger face à la concurrence en Europe, mais aussi pour s'acclimater aux ambiances surchauffées qui règnent dans les vélodromes, l'arène sportive la plus bruyante durant les JO. En effet, lors des grands événements internationaux comme les Jeux mais aussi les Europe, le son dépasse par moments allègrement les 100 décibels, et parfois même les 130 décibels, l'équivalent d'un avion au décollage.

"Faire redescendre le rythme"

Alors forcément, entre deux épreuves, l'athlète doit trouver une solution pour se mettre dans sa bulle, souvent le casque vissé sur les oreilles, raconte Mathilde Gros, championne du monde 2022 de la vitesse individuelle. "J'ai la playlist 'calme' avec des titres de Florent Pagny ou des trucs apaisants... Et j'essaye de faire redescendre le rythme, d'abaisser la fréquence cardiaque, me mettre sur 'on / off'", sourit-elle.

La préparation vidéo en amont est, elle aussi, capitale pour anticiper tout ce qu'on n'entendra pas durant la course, explique Clara Copponi, tout juste championne d'Europe du scratch : "Regarder des courses et tu sais un peu comment chaque fille court. C'est un vrai travail, ça fait partie du métier."

Quant à cette ferveur de la foule, si elle doit servir les Bleus aux Jeux, encore faut-il avoir appris à la gérer, souligne Benjamin Thomas, spécialiste français de l'omnium. "J'ai souvenir de mon premier championnat du monde à Saint-Quentin en Yvelines. Lors de la course aux points, j'étais en tête au bout de 30 tours derrière. Derrière, on a presque dû m'évacuer sur un brancard. J'étais mort ! C'est grâce à l'adrénaline du public, et il faut savoir l'utiliser", se souvient-il, tout sourire. Et rien de tel pour cela que l'ambiance surchauffée du vélodrome néerlandais pour être fin prêt... dans 200 jours à Paris.

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