Pescheux: "Un départ en Amérique est impossible"
Quels sont les dangers d’une telle course en première semaine ?
Jean-François Pescheux : Il y a 198 coureurs, tout le monde est nerveux, le classement n’est pas fait, chacun veut gagner son étape, il y a ceux qui veulent gagner et reprendre le maillot jaune, il y a le maillot vert. On assiste à la nervosité traditionnelle que j’ai toujours connue dans le Tour de France, pas plus que les années passées. Il y a eu des années où ça tombait partout, là l’avantage c’est que l’on a eu un prologue. Il y a eu une étape à Seraing qui a éliminé pour le classement général une centaine de coureurs. Cela veut dire que c’est un peu moins nerveux. Quand cela se joue la dernière semaine entre favoris, il n’y a pratiquement pas de chute, parce que la course est stabilisée.
Que s’est-il passé lundi avec Borut Bozic (Astana) ?
JFP : C’est ce qu’il se passe régulièrement à l’arrière de la course, où on est dans la mouvance des coureurs qui s’arrêtent sur le bord de la route pour satisfaire un besoin naturel, il y a ceux qui crèvent, ceux qui vont chercher du ravitaillement. Et dans cette mouvance, Bozic est reparti sans faire attention qu’arrivait un peloton de coureurs derrière lui. La voiture n’a pas voulu changer de trajectoire car elle risquait de percuter un petit peloton, et Bozic est venu se frapper contre la voiture. Je suis allé le voir, c’est un incident de course. Il l’a bien admis, il l’a compris. Les coureurs doivent faire attention à l’arrière de la course, car à ce niveau là aussi, c’est assez délicat parfois.
La première semaine a l’air d’être plus difficile que les deux suivantes en termes de dangerosité…
JFP : Dans le Tour, la première semaine est en effet toujours la plus difficile. Pour qu’elle se passe le mieux possible, on essaie de mettre en place des étapes un peu plus musclées, mais pas trop pour pas que le Tour soit joué trop tôt. Des étapes comme celle de ce mardi, comme celle de dimanche, mais il faut garder des étapes de plat, parce que le Tour de France se doit d’avoir des belles arrivées comme à Tournai, avec la victoire de Cavendish.
Peut-on imaginer un Tour dans un pays non frontalier ?
JFP : La grande difficulté c’est le transport des coureurs. Ils partent pour une course de trois semaines, et faire un transfert de plus de deux heures en avion cela reste impensable dans une course de cette envergure. C’est quand même un gros barnum qui se déplace et on ne peut pas faire non plus n’importe quoi. On a déjà fait le départ du Tour à Berlin, avec un transfert après, mais faire un départ d’Amérique par exemple, ce n’est pas possible.
Il n’y a donc pas de souci pour la Corse l’an prochain ?
JFP : La Corse n’est qu’à 50 minutes d’avion, donc il n’y a aucun problème. Et avec les bateaux, tout rentre facilement. Mais quand on fait 50 minutes d’avion, en réalité, le temps d’aller à l’aéroport, de prendre l’avion, qu’il décolle, que l’on arrive à Nice, que l’on pose les gens à Nice dans leurs hôtels, c’est trois heures. Donc plus on allonge la durée des transferts, et moins c’est facile pour l’organisation.
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