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Péraud, un esprit sain dans un corps sain

Sans faire de bruit, Jean-Christophe Péraud s’est installé depuis trois ans comme l’un des meilleurs coureurs du peloton. Premier Français cette année, ce trentenaire à la tête bien pleine espère profiter des étapes alpestres –à commencer par le chrono d’aujourd’hui- pour effectuer un rapproché au classement.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Moins connu que Pierre Rolland, Thibaut Pinot et surtout Thomas Voeckler (la star), Jean-Christophe Péraud mérite pourtant qu’on s’attarde sur son cas. Son parcours atypique vaut le détour, entre son passé vététiste et une vie professionnelle hors vélo plutôt riche. Diplômé ingénieur de l’INSA de Lyon en 2004 en génie énergétique et environnement, le natif de Toulouse est ce qu’on appelle une tronche. A 33 ans, Péraud sait que le temps de sa carrière cycliste est bientôt révolu, mais il n’aura aucun problème de reconversion.

Ingénieur et vice-champion olympique de VTT

Concernant son talent sur deux roues, le leader de la formation AG2R-La Mondiale n’en manque pas. Ancien roi du cross country (champion d’Europe 2005 et vice-champion olympique 2008), Jean-Christophe Péraud a effectué un choix courageux en basculant sur la route dans la foulée. Cela lui a réussi avec un titre de champion de France du contre-la-montre en 2009, au nez et à la barbe des plus grands spécialistes (Sylvain Chavanel et David Le Lay) et un statut de leader au sein de l’un des tops teams français.

Lavenu : "Il ne lâche pas le morceau"

Vincent Lavenu, son directeur sportif, ne tarit pas d’éloges à propos de son coureur. « C’est quelqu’un qui ne lâche pas le morceau quand il est en difficultés sur le vélo », dit-il. « Cette année, il a réussi un très bon Paris-Nice qui était son premier objectif. Il a fait un Tour de Romandie correct. Et là il a de l’énergie avec des ressources physiques », poursuit-il. « Maintenant, c’est le Tour et ça dure trois semaines. C’est plus difficile. Vous pouvez avoir un coup de moins bien sur une étape comme l’Alpe d’Huez, et là… », prévient toutefois Vincent Lavenu qui s’évertue à rassurer un Péraud toujours un peu en dedans, question de personnalité.

Besoin d’être rassuré

« Il est étonnant. Il paraît toujours renfrogné, toujours déçu. Après, c’est quelque part pour dire qu’il veut aller plus haut. Dans cette communication, c’est peut-être qu’il attend qu’on le rassure. A nous de le faire ». « Ces garçons-là ont souvent un passage à vide, et ce n’est pas simple à gérer », ajoute-t-il. « C’est pour ça que c’est plus facile de ne pas viser le classement général. Enfin, il y a l’enjeu, l’attente des partenaires, des coéquipiers. Il faut qu’il tienne le choc ». Et de poursuivre : « Quand il dit en début de Tour qu’il ne vise plus une place dans le top 10, c’est pour s’évacuer la pression. Il doit se dire qu’il n’est pas obligé de réaliser son objectif initial vu ce qui s’est passé dans les Pyrénées, mais nous ne laissons pas faire (sourire) ».

Péraud : "Se rapprocher du top 5"

Le principal intéressé, de son côté, se montre prudent sans se départir d’une certaine ambition, légitime quand on est le premier représentant de l’hexagone, et que le trio Pinot-Voeckler-Rolland a échoué. « Je suis un peu trop bien placé au classement général pour partir dans les échappées. L’objectif, c’est de gagner des places pour se rapprocher du top 5 », confie-t-il. « Les jambes sont là. Il me reste quelques minutes à reprendre d’ici à la fin du Tour. La dernière semaine s’annonce très compliquée mais pourquoi pas » ? Après avoir terminé le Tour 2011 au 9e rang, Péraud serait déjà content de faire mieux sur cette 100e édition de la plus grande course du monde.

Vidéo: Péraud a reconnu l'étape il y a quelques mois

 

 

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