Paris-Roubaix : impérial, Mathieu van der Poel s'impose après 60 km en solitaire et s'offre le doublé sur l’Enfer du Nord

Une semaine après sa victoire sur le Tour des Flandres, Mathieu van der Poel a remporté le sixième Monument de sa carrière à Roubaix, dimanche.
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Mathieu van der Poel vainqueur à l'arrivée de la 121e édition de Paris-Roubaix, le 7 avril 2024. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Un maillot arc-en-ciel de champion du monde victorieux à Roubaix, épisode 2. Au lendemain de la victoire de Lotte Kopecky sur la course féminine, Mathieu van der Poel a survolé la 121e édition de Paris-Roubaix. Le Néerlandais, bien aidé par ses coéquipiers durant toute la course, a surpris ses concurrents en attaquant dans l’un des secteurs les moins difficiles de la course, à 60 kilomètres de l’arrivée. Parti dans un raid solitaire, et sans subir de malchance mécanique, il a levé les bras pour la deuxième fois sur le vélodrome André-Pétrieux, après sa victoire en 2023. Insatiable, il est le premier à réaliser le doublé depuis le Belge Tom Boonen, qui s'était imposé en 2008 et 2009.

En l’absence de son principal concurrent sur les pavés, Wout van Aert, le grandissime favori de Paris-Roubaix a tenu son rang. Il se savait attendu, son équipe aussi, et ses coéquipiers ont parfaitement joué leur rôle en contrôlant d’abord une première échappée de neuf coureurs, puis en menant le peloton sur les premiers secteurs pour les rattraper. En imprimant un rythme très élevé que peu ont réussi à suivre, ils ont aussi réduit le groupe de tête à une trentaine de coureurs seulement au moment d’aborder la Trouée d’Arenberg, dont la nouvelle chicane à l’entrée a été bien négociée.

Très en forme, peut-être trop, et euphorique dans ce passage mythique de la course, Mathieu van der Poel a durci le ton une nouvelle fois et a fait exploser le groupe de tête, perdant quelques coéquipiers au passage. Le champion du monde a dû temporiser pour récupérer le soutien de Jasper Philipsen et Gianni Vermeersch, qui ont joué un rôle clé quelques kilomètres plus loin. Si l’initiative du second d’attaquer avec Stefan Küng (Groupama-FDJ) et Nils Politt (UAE Team Emirates) a d’abord interrogé, elle a finalement permis d’épuiser Mads Pederden (Lidl-Trek) et d’autres concurrents dans la poursuite.

Une nouvelle vitesse moyenne record

Et à la surprise générale, alors qu’on attendait plutôt une offensive tranchante sur l’un des secteurs pavés les plus difficiles, Mathieu van der Poel a décidé d’attaquer dans le secteur trois étoiles (sur cinq) d’Orchies, à 60 kilomètres de l’arrivée. Un coup de maître puisque personne n’a pris la roue du champion du monde, et que ses coéquipiers ont ensuite tué dans l’œuf toute tentative de contre. Plus qu’à l’aise sur les pavés et pilote hors pair pour en éviter les pièges, le Néerlandais a très rapidement creusé son avance avec une minute prise en dix kilomètres.

Le champion du monde en titre, Mathieu van der Poel, après s'être fait oublié depuis plusieurs kilomètres, vient de lancer une échappée à moins de 60 km de l'arrivée. Après avoir réalisé une belle performance dans la Trouée d'Arenberg, le Néerlandais maintenant de l'avance sur ses poursuivants.
La course hommes : Mathieu van der Poel tente une attaque Le champion du monde en titre, Mathieu van der Poel, après s'être fait oublié depuis plusieurs kilomètres, vient de lancer une échappée à moins de 60 km de l'arrivée. Après avoir réalisé une belle performance dans la Trouée d'Arenberg, le Néerlandais maintenant de l'avance sur ses poursuivants.

Seul un ennui mécanique ou une chute aurait alors pu l’empêcher de lever les bras à Roubaix, mais le sort lui a souri, contrairement à pas mal d’outsiders qui n’ont pas pu lui tenir la dragée haute, comme Dylan van Baarle (Visma-Lease a Bike), forfait au départ car malade, Christophe Laporte, qui a crevé dès les premiers mètres du premier secteur pavé, Laurenz Rex (Intermarché-Wanty), qui a abandonné après deux chutes, ou encore Joshua Tarling (Ineos-Grenadiers), exclu de la course pour s’être trop accroché à sa voiture après un problème mécanique.

Le raid solitaire de Mathieu van der Poel s’est donc déroulé sans accroc, comme sur le Tour des Flandres le week-end dernier, pendant que ses poursuivants se battaient pour figurer sur le podium, avec plusieurs minutes de retard. Entré triomphalement sur le Vélodrome André-Pétrieux, le Néerlandais a pu savourer les derniers mètres de la course en calmant le rythme après une course parcourue à une vitesse record de 47,8 km/h, (contre 46,9 l’année dernière). Il a même coupé la ligne d’arrivée avant que ses poursuivants n’entrent sur le dernier secteur pavé. Comme en 2023, son coéquipier Jasper Philipsen a ensuite réglé le sprint pour prendre la deuxième place et offrir un doublé à Alpecin-Deceuninck. Mads Pedersen complète le podium.

"Ce n'était pas prévu de partir seul à 60 kilomètres de l'arrivée, je voulais rendre la course difficile. C'est ma force, ma façon de faire. Quand j'ai vu qu'il y avait un petit écart, j'ai continué. J'étais dans un grand jour aujourd'hui. J'avais des jambes incroyables, et avec le vent dans le dos, je savais que je pouvais y aller. L'équipe a fait un incroyable boulot, encore meilleur que l'an dernier", s'est félicité le champion du monde à l'arrivée. Il remporte un sixième Monument avec une victoire sur Milan-San Remo, trois sur le Tour des Flandres et désormais deux sur Paris-Roubaix. Avec sa forme du moment il pourrait même en remporter un septième, sur Liège-Bastogne-Liège, le 21 avril, en l’absence du double tenant du titre, Remco Evenepoel, blessé, mais avec la présence de Tadej Pogacar.

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