O'Grady confesse avoir pris de l'EPO en 1998
Les révélations du nom de certains coureurs dopés sur les Tours de France 1998 et 1999 délient les langues d'une partie de leurs collègues. Non visé par le rapport de la Commission d'enquête du Sénat, Stuart O'Grady a confessé avoir pris de l'EPO. L'Australien a ajouté avoir fait le choix de se doper de façon personnelle et a dédouané l'équipe française, GAN, dont il portait à l'époque les couleurs: "Aucune autre personne n'était impliquée." "J'ai eu juste à franchir la frontière et à l'acheter dans une pharmacie", a affirmé O'Grady en ajoutant avoir acheté l'EPO deux semaines avant le départ du Tour. "J'ai été extrêmement prudent sur les quantités car j'avais entendu beaucoup d'histoires horribles. (...) Quand l'affaire Festina a éclaté, je me suis débarrassé de tout ça et je n'y ai jamais plus touché". L'ex-vainqueur de Paris-Roubaix (2007) a déclaré que le plus difficile avait été de le dire à ses parents lundi. "Le pire moment de ma vie", a-t-il dit. "Je leur ai demandé d'écouter pour que je puisse leur dresser un tableau complet. J'ai toujours cherché durant ma carrière à ce que mon père et ma mère soient fiers de moi".
O'Grady: "Je ne voulais pas tromper les gens"
"Je veux faire comprendre combien les choses étaient différentes et combien je me sentais isolé", a-t-il poursuivi. "Je ne voulais pas tromper les gens. J'ai essayé de survivre dans ce qui était une zone très grise". "Nous sommes des êtres humains qui commettons des erreurs. C'était une décision prise à une époque où je pensais à travers le prisme du Tour", a-t-il estimé. "C'est une très petite partie de ma vie. J'ai vu des coureurs se faire arrêter, se retrouver en prison, c'est ce dont j'avais besoin pour me faire peur". "J'ai eu la chance de gagner des tas de choses. On peut tester mes échantillons de Paris-Roubaix, de mes médailles olympiques, dans les mille prochaines années, on ne trouvera rien", a-t-il insisté.
Recordman de participation sur le Tour
"Je veux clore ce chapitre de ma vie et prendre un nouveau départ. Je sais qu'il y aura des conséquences, mais je ne veux pas me tenir devant les gens et mentir", a conclu O'Grady en évoquant deux de ses amis proches, son compatriote Matt White et l'Ecossais David Millar, devenus des repentis. Mercredi soir, son équipe Orica a déclaré soutenir O'Grady: "Comme la plupart des coureurs de sa génération, il a été exposé aux méfaits du sport et a fait quelques mauvais choix dans cet environnement." "Nous pensons que certaines erreurs dans le passé ne doivent pas ternir l'ensemble de sa carrière et son intégrité en tant que personne", a estimé la formation australienne. O'Grady, qui a décroché quatre médailles olympiques sur piste aux JO entre 1992 et 2004, a participé à 17 reprises au Tour de France, record égalé.
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