Nibali-Contador-Kristoff, ce n’était pas leur Tour
Vincenzo Nibali ne mord plus
Sa troisième semaine a été plus conforme à son statut de tenant du titre. Vincenzo Nibali était candidat à sa succession, ne serait-ce que pour confirmer que sa victoire en 2014 devant Péraud et Bardet était celle d’un grand champion. Pas question de remettre en doute les qualités du Sicilien, vainqueur des trois grands tours dans sa carrière. Un an plus tard, le Requin de Messine est tombé sur quelques arêtes face à de plus gros poissons que lui. Pendant deux semaines, il a roulé en deçà de son niveau, piégé dans les bordures et en retrait sur les premières arrivées en bosse. L’orgueil du champion a heureusement parlé dans les Alpes. Tempérament de feu et jambes retrouvées, Nibali a dynamité le groupe maillot jaune, s’attirant notamment les foudres de Chris Froome. Vainqueur à La Toussuire et 4e du général, l’Italien a sauvé les apparences. C’est déjà ça.
Pas de doublé pour Alberto Contador
Le Pistolero n’a plus la gâchette. Infatigable attaquant, Alberto Contador a essayé de toutes ses forces. Le Giro est passé par là et le corps de l’Espagnol ne répond plus. Mieux placé des rivaux de Chris Froome à l’issue des dix jours de plaine (à 1’03’’), il a commencé à perdre gros dans La Pierre-Saint-Martin. La pression d’Oleg Tinkoff n’a rien changé sur le cours de l’histoire de ce Tour de France. Contador a même perdu tout espoir de réaliser le doublé avec le Giro en chutant lors de la périlleuse descente du Col d’Allos. Les dégâts ont été limités mais Contador n’a même pas pu lutter pour le podium avec son compatriote Alejandro Valverde. Dépassé sur le fil par Nibali, il ne pouvait pas espérer mieux qu’une 5e place au classement général.
"TVG" reste à quai
Tejay Van Garderen s’en est allé sur la pointe des cale-pieds. Presque dans l’anonymat. Toujours bien placé mais souffrant d’un manque flagrant de panache, l’Américain a quitté le Tour dans le col de la Colle Saint-Michel. Scotché et malade, le leader de BMC a mis pied à terre définitivement alors qu’il occupait la 3e place du classement général. « TVG » avait pourtant réussi une entame de Tour parfaite, à l’image de l’équipe américaine. C’est son premier échec sur une Grande Boucle.
Voeckler-Chavanel, bleus pâles
L’ancienne génération n’y est plus vraiment. 36 ans tous les deux, Thomas Voeckler et Sylvain Chavanel ont fait les beaux jours du Tour avant que les Pinot et Bardet ne deviennent les chefs de file du cyclisme français. Leur cote auprès du public est intacte mais ils ne sont pas les acteurs principaux du film. Rares sont les moments où ils ont été à l’avant de la course. Bêtement hué à Utrecht, Voeckler n’a plus ses jambes de 2011 et 2012 où il enflammait la course. Les temps changent. En partance des Suisses de IAM, « Chava » est lui tombé « au champs d’honneur ». Le Poitevin s’est offert un dernier coup d’éclat sur le circuit des Champs-Elysées. Un tour en solitaire comme dernier baroud d’honneur avant un probable retour dans une équipe française l’année prochaine.
Aux abonnés absents
Il n’y a pas de place pour les faibles sur un Tour de France. C’est notamment le cas chez les sprinteurs ou l’explosivité, la puissance et la fraîcheur sont d’une importance capitale. C’est certainement ce qui a manqué pour qu’Alexander Kristoff s’exprime au mieux. Impressionnant au printemps, le Norvégien a passé trois semaines dans l’ombre des géants. Il n’était pas le seul puisque ni John Degenkolb ni Arnaud Démare n’ont eu davantage voix au chapitre. C’était aussi le cas de certaines équipes qui vont repartir bredouille, quasiment à la remorque des grosses formations. L’invitation de l’équipe Bora pose question. Décimée, Orica-GreenEDGE n’a jamais pu s’immiscer dans le débat. Quant à Europcar, Cofidis et Bretagne-Séché Environnement, malgré de bonnes intentions et quelques belles places, il n’y aura pas grand chose à retenir les concernant de ce Tour 2015.
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