Degenkolb s'offre Kristoff et Sagan à Milan-San Remo
Comme si souvent ces dernières années, Milan-San Remo s'est joué au sprint sur la Via Roma. Le Poggio, jadis juge de paix légendaire, n'a pas joué un rôle sélectif, et tout s'est donc réglé entre spécialistes de la dernière ligne droite. Avant d'en arriver là, certains avaient tout de même essayé de secouer le cocotier mais ni Thomas et Oss, partis à 17 kilomètres, ni Van Avermaert, en contre, ne parvenaient à éviter l'inéluctable sprint auquel Gilbert et Ciolek, victimes d'une chute, n'étaient pas conviés.
A la flamme rouge, Kristoff, fort de ses récents succès, lançait les hostilités mais le Norvégien avait clairement présumé de ses forces et manquait la double accélération à quelques dizaines de mètres de la ligne d'arrivée. Plus opportuniste, John Degenkolb avait choisi la bonne roue et déboîtait le coureur du Team Shimano de manière imparable. Belle revanche pour l'Allemand qui avait chuté dans la "Classicima" l'an passé...
"J'avais connu l'an dernier la plus grande déception de ma carrière", a reconnu Degenkolb, très ému, au bord des larmes à l'arrivée sur la Via Roma. "Aujourd'hui, c'est la plus belle victoire. C'était très tactique. Il fallait se battre pour garder la position et avoir le bon timing. Kristoff était vraiment fort mais il est parti de loin", a expliqué le vainqueur, qui a signé la septième victoire allemande dans la Primavera (4 succès pour Zabel, 1 pour Altig, 1 pour Ciolek). "La Via Roma est un endroit particulier, historique. J'ajoute mon nom à une grande liste", a souligné Degenkolb.
Le classement :
1. John Degenkolb (GER/Giant), les 293 km en 6 h 46:16.
2. Alexander Kristoff (NOR/KAT) m.t.
3. Michael Matthews (AUS/ORI) m.t.
4. Peter Sagan (SVK/TIN) m.t.
6. Nacer Bouhanni (FRA/COF) m.t.
7. Fabian Cancellara (SUI/TRE) m.t.
8. Davide Cimolai (ITA/LAM) m.t.
9. Tony Gallopin (FRA/LOT) m.t.
10. Edvald Boasson Hagen (NOR/MTN) m.t.
Déclarations :
Fabian Cancellara (SUI/Trek), 7e: "Devant moi, il y a six sprinteurs de classe mondiale. Je suis le premier des autres en quelque sorte. Dans le sprint, je n'ai pas eu le bon instinct. J'étais au bon endroit aux 500 mètres mais les coureurs sont venus du côté gauche et je me suis retrouvé un peu enfermé sur la partie droite de la chaussée. J'ai commis une erreur et je suis déçu parce que j'avais de bonnes jambes. Cette course est toujours la plus tactique de l'année. Il y a des milliers de possibilités et j'ai peut-être attendu trop longtemps dans le sprint. Mais j'ai eu aussi la chance d'éviter la chute quand Philippe Gilbert est tombé juste devant moi. Il faut réunir la chance et la tactique pour réussir."
Philippe Gilbert (BEL/BMC), 55e: "Je suis désolé pour la chute et pour les coureurs qui se sont retrouvés par terre avec moi. Le sport peut être cruel. J'étais derrière Boasson Hagen, il a pris un virage un peu large et j'ai été obligé de suivre. Quand j'ai freiné, ma roue est partie. Je me suis retrouvé par terre et pas mal de coureurs me sont tombés dessus."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.