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Liège-Bastogne-Liège : l'heure de la revanche pour Julian Alaphilippe

Dépassé sur la ligne alors qu'il levait les bras, puis déclassé, Julian Alaphilippe avait étrenné son maillot arc-en-ciel par une immense frustration sur Liège-Bastogne-Liège. Six mois après, le Français, vainqueur de la Flèche Wallonne mercredi, veut prendre sa revanche.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (KRISTOF VAN ACCOM / BELGA)

"Liège est une course qui m'a toujours plu, que j'affectionne particulièrement. Je l'aborde dans de bonnes conditions, avec la motivation à bloc et une belle équipe au départ. Je sais pourquoi je suis venu sur les Ardennaises, c'est pour essayer de gagner". Avant le départ de la 106e édition de Liège-Bastogne-Liège, Julian Alaphilippe ne cache pas ses ambitions.

Si remporter la Doyenne des Classiques a toujours été un objectif pour le Français (deuxième en 2015, quatrième en 2018, cinquième en 2020), cette année, elle a des airs de revanche après le fiasco de l’édition 2020. Rappelez-vous : sacré champion du monde une semaine plus tôt à Imola, Julian Alaphilippe avait cru l’emporter dans les rues de Liège après un sprint houleux.

Mais double problème : d’abord, le Français avait levé les bras trop tôt, se faisant dépasser sur la ligne par Primoz Roglic, vainqueur. Surtout, il était sorti de sa trajectoire dans un mouvement jugé illicite, ce qui lui avait valu un déclassement jusqu’au cinquième rang. Une faute inhabituelle venant d’Alaphilippe, épuisé, qui avait immédiatement présenté ses excuses après la course.

Ce jour-là, le 4 octobre 2020, le champion du monde français ne s’était pas encore vraiment remis de son sacre mondial. L’émotion l’avait emporté sur la raison et tout était bon pour gagner sa première course avec le maillot arc-en-ciel sur le dos. Conséquence : en une semaine, Alaphilippe était passé de héros à risée du peloton. Six mois plus tard, le puncheur de la Deceuninck-Quick Step est de nouveau au départ de la Doyenne aujourd’hui. Et s’il a gagné entre temps, il a toujours les dents longues.

Un nouveau vélo pour l'occasion

Depuis ce fiasco, Alaphilippe a tout vécu : une grosse chute dans le final du Tour des Flandres, et des victoires avec le maillot de champion du monde sur les épaules. Il sort justement d’un nouveau sacre, son troisième, sur la Flèche Wallonne 2021. "Il ne faut pas s’enflammer. Cela m'a confirmé que le travail avait été bien fait. Mais Liège est une course différente même si la Flèche est un bon indicateur, Liège est une course longue qui demande beaucoup d'énergie, de concentration, et d'avoir les jambes sur le final", a toutefois relativisé le Français après une semaine de reconnaissance.

Sur son nouveau vélo arc-en-ciel, Alaphilippe a d’ailleurs pu appréhender la nouvelle côte de Desnié (1,6 km à 8,1%) : "Je ne pense pas qu'elle changera la course, mais une nouveauté c'est toujours sympa, et puis par beau temps, c'était une belle reconnaissance".

Tout est donc réuni pour qu’Alaphilippe fasse oublier son dernier passage à Liège. Cela tombe bien, car pour ce troisième Monument de la saison, les attentes sont grandes autour des Français. Pour cause : cela fait 41 ans que le cyclisme tricolore attend un successeur à Bernard Hinault, vainqueur d’une édition mythique sous la neige en 1980. En somme, Liège-Bastogne-Liège est un peu au cyclisme ce que Roland Garros est au tennis : une chimère pour les Français. Même pour Alaphilippe, souvent placé dans les Ardennes, mais jamais vainqueur. Et d’autant plus attendu.

De nombreux prétendants 

"C'est une course qui me tient à coeur, que je rêve de gagner mais je sais que cela va être difficile", anticipe le Français, qui sait que son adversaire numéro un sera le tenant du titre, Primoz Roglic : "Il a fait un gros truc sur la Flèche (deuxième), il est parti de très loin, en force. J'ai suivi le Tour du Pays Basque, je savais qu'il était en forme. Il va être très dur à battre".

Mais le tricolore aura aussi un œil sur l’éternel Alejandro Valverde (Movistar), revenu à son meilleur niveau, sans oublier les autres prétendants : Tadej Pogacar et Marc Hirschi (UAE Emirates), Jakob Fuglsang (Astana) ou encore les étoiles de l’équipe Ineos (Yates, Kwiatkowski, Carapaz, Geoghegan Hart). Le danger pourrait aussi venir d’autres Français, à savoir David Gaudu (Groupama-FDJ, 6e en 2019) et Warren Barguil (Arkéa-Samsic, 6e en 2016).

En tout cas, Alaphilippe ne reproduira pas les erreurs du passé. Après sa victoire sur la Flèche Wallonne dans la semaine, il faisait écho à sa célébration trop précoce de l’an passé à Liège  : "J'ai hésité à mettre du scotch sur les mains, au cas où (sourire)... Je n'en ai pas eu besoin". Espérons que ça ne soit pas le cas non plus ce dimanche sur les coups de 17h30. Mais qu'il lève les mains pour enfin l'avoir, sa photo de vainqueur arc-en-ciel sur la Doyenne. Réponse à partir de 10h15.

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