La pratique du sport cycliste devient-elle de plus en plus dangereuse ?
C'est la question que l'on peut se poser après l'accident qui a coûté la vie hier à Antoine Demoitié. Victime d'une chute avec quatre autres coureurs après 150 kilomètres de courses entre Gand et Wevelgem en Belgique, il a ensuite été percuté par une moto qui évoluait à l'échelon course. Un décès qui pose la question de la cohabitation entre les coureurs et les véhicules des suiveurs.
Les accidents se multiplient
Les accidents impliquant des motos se sont multipliés ces derniers mois. Jakob Fuglsang sur le dernier tour de France, Peter Sagan, sur les routes du dernier Tour d'Espagne ou encore Greg Van Avermaet à la Classica San Sebastian en ont fait les frais, à moindre mal. Leurs courses ont été ruinées mais ils s'en sont tiré avec quelques égratignures seulement.
Cette fois les conséquences dramatiques soulèvent un problème de fond pour Samuel Dumoulin coureur d'AG2R la mondiale. "C’est très choquant ? Nous tirons la sonnette d’alarme depuis la saison dernière. Cela devient de plus en plus dangereux : il est temps d’agir et de nous mettre autour d’une table pour agir ."
De nombreux et indispensables véhicules
Les motos en cause mais aussi les voitures effectivement, on se souvient de Jesse Sergent accroché par une voiture d'assistance sur le dernier Tour des Flandres et de Johnny Hoogerland projeté dans les barbelés en direction de saint flour sur le tour 2011.
L'organisation des courses requiert l'utilisation de nombreux véhicules. Pour l'organisation elle-même, pour les équipes, l'assistance technique et médicale, les commissaires, journalistes, caméras de télévision et invités sur des routes de plus en plus compliquées avec de nombreuses matérialisations au sol, rond points, dos d'âne, ilots directionnels.
Limiter le nombre de voitures ?
Limiter le nombre des véhicules est sans doute une solution Pascal Chanteur, vice-président du syndicat international des coureurs évoque aussi d’un problème de formation : "Certains pilotes moto ne font qu’une course ou deux par an. Ce n’est pas assez ! Il devrait y avoir une licence que devrait posséder chaque pilote, avec la garantie d’une quinzaine de courses par an au moins. "
Sur le tour de France les pilotes de motos et de voitures engagées en course, doivent disposer d'une licence spécifique. Président de la ligue professionnelle de cyclisme. Marc Madiot patron de l'équipe FDJ veut lui aller plus loin : "On devrait davantage faire appel aux anciens coureurs, qui peuvent anticiper les réactions des coureurs cyclistes ".
Un peloton moins important ?
Une autre solution consisterait à diminuer le nombre de coureurs par équipe pour avoir un peloton un peu moins important. Il n'y a malheureusement pas qu'en course que la route est dangereuse pour les coureurs cyclistes professionnels. En début d'année un jeune coureur vendéen a été victime d'un accident de circulation mortel.
En Espagne, fin janvier, l'Allemand John Degenkolb et cinq de ses coéquipiers dont le français Warren Barguil ont été blessés après avoir été percutés par une voiture. Notez enfin que l'équipe d'Antoine Demoitié a renoncé à sa participation à la prochaine course cycliste en Belgique, les Trois jours de la Panne.
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