La direction du Tour chouchoute les grimpeurs
"Il y a une volonté de notre part que la course ne soit pas bloquée". Christian Prudhomme, le directeur du Tour n'en finit plus de surprendre. Avec un Tour 2012 où les exercices chronométriques avaient favorisé Bradley Wiggins et du même coup une course amorphe, il semble que l'ancien journaliste ait décidé de ne plus commettre les mêmes erreurs. "La tendance générale est à la diminution du nombre de kilomètres de contre-la-montre" précise-t-il.
Le parcours présenté mercredi matin au Palais des Congrés de Paris, et qui avait déjà fuité, la veille, fait la part belle à la montagne. Non pas qu'elle est plus mise en avant que d'habitude. C'est surtout l'habituel équilibre contre-la-montre-altitude qui penche largement en faveur de la seconde. "Le Tour 2015 est un Tour de grimpeur, là où le spectacle se fait, où le classement général se dessine" détaille enthousiaste Vincent Lavenu, le manager général de la formation AG2R, vainqueur du classement par équipes en 2014. Cinq arrivées au sommet et sept étapes de montagne, sans compter les étapes intermédiaires à Huy ou à Mende. Les grimpeurs auront de quoi se goinfrer.
Un Tour pour les Français ?
On le sait, l'exercice solitaire n'est pas franchement à la mode en France. Si Jean-Christophe Péraud fait mieux que se défendre, si Thibaut Pinot progresse à vue d'oeil et si Romain Bardet se bat comme un beau diable sur sa machine, ce ne sont pas vraiment des spécialistes à franc-parler. Pinot, 3e la saison dernière confirme que l'absence de long chrono sera un avantage pour lui: "On part presque à égal avec les grands coureurs de chronos comme Froome et Contador donc c’est un énorme avantage pour nous grimpeurs. On grappille un peu moins de trois minutes. Ça va resserrer le classement".
Resserrer le classement, c'était la volonté de l'organisation du Tour. Thierry Gouvenou qui a concocté ce parcours ne dit pas autre chose: "Ce sera un parcours dur à contrôler. Le classement général ne sera pas figé, personne ne devrait prendre 2 ou 3 minutes sur un contre-la-montre. Ce sera un peu portes ouvertes aux grimpeurs. Ils n’arriveront pas trop loin avant la montagne". Avec les massifs intermédiaires en 2014, Christian Prudhomme espérait conserver un rythme élevé. La réussite du projet l'a sans doute poussé à prendre ce pari un peu fou.
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