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L'entraîneur du sprint hors piste ?

Même si les résultats des pistards français aux Mondiaux de Cali semblent brillants, grâce notamment à l'inédit triplé de François Pervis, tout ne tourne pas si rond au sein de la piste tricolore. Il semblerait que le manageur général de l'équipe de France de piste ne soit plus le bienvenu.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'entraîneur néo-zélandais Justin Grace (au centre) (DIDIER SAULNIER / MAXPPP)

Justin Grace dans le viseur

Nommé l'été dernier, Justin Grace était devenu le premier manager étranger à intégrer la maison tricolore. Démissionnaire en février après les Mondiaux de Minsk, Florian Rousseau avait lui-même pris contact avec Grace. Ce dernier qui était libre de tout contrat après avoir entraîné durant cinq ans l'équipe nationale de nouvelle-zélande avait rapidement accepté ce challenge. Cet ancien sprinteur avait largement contribué au développement de la piste au pays du long nuage blanc. Sous sa direction, les pistards kiwis avaient ramené une médaille de bronze au kilomètre et en vitesse par équipes lors des Mondiaux 2012, mais aussi et surtout le bronze en keirin (Simon Van Velthooven) aux JO de Londres.

Mais malgré ce palmarès, Grace ne parvient pas à faire apprécier ses méthodes jugées trop laxistes par les tauliers de l'équipe de France que sont Grégory Baugé et Michael d'Almeida. "Il y a eu beaucoup de ratés depuis un an et ça pèse lourd dans la balance", expliquait ainsi d'Almeida après avoir terminé à une triste septième place dans l'épreuve du kilomètre. "Je suis très dur avec moi-même et avec ceux qui sont autour de moi pour me donner les atouts pour performer", expliquait-il en parlant notamment de son entraîneur, et évoquant "un gros malaise". "Ce n'est pas à moi de dire 'je vais m'entraîner comme ça'. J'ai à apporter seulement ma touche personnelle", commentait encore le Francilien.

L'arbre qui cache la forêt

Pour Grégory Baugé aussi, le bilan de ces Mondiaux n'est pas si reluisant qu'il n'y parait. "On est en surplace alors que les autres avancent", expliquait le triple champion du monde. C'est une course  contre-la-montre jusqu'aux JO. On est en retard, c'est le constat. L'objectif pour nous les coureurs, c'est l'or (aux JO de Rio). Aux personnes qu sont en charge de nous donner des moyens, à eux de voir", lançait l'athlète de 29 ans. Difficile de croire en effet qu'une crise profonde couve au sein de la piste tricolore compte tenu des résultats. Mais ces déclarations, ajoutées au fait que François Pervis bénéficie d'un traitement à part dans les entraînements, ne sont pas de bon augure pour la préparation des JO. Et l'on comprend un peu mieux pourquoi le ton est récemment monté dans le stand des Français.

Pour le Directeur technique national Vincent Jacquet, il devient urgent de dresser un bilan, et surtout d'en tirer des conséquences. "On a des médailles mais on n'est pas au point", a-t-il d'ailleurs admis à l'AFP. On a beaucoup à travailler pour l'état d'esprit, la cohésion du groupe. Il est hors de question de revivre ça, on a montré une très mauvaise image", a même commenté le DTN. "On assumera nos responsabilités dans la mise en place d'un staff dédié à la performance", a enfin ajouté M. Jacquet, qui pourrait donc remettre un peu d'ordre dans cette équipe de France.

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