Tour de France 2019 : Julian Alaphilippe : “Sans prétention, je savais que je pouvais faire quelque chose”
Où s’arrêtera Julian Alaphilippe ? A la veille des Pyrénées, la réponse à la question semble encore trop incertaine pour qu’on tente d'y réponde dans ces lignes. Sa deuxième victoire d’étape et la surprise de le voir remporter le contre-la-montre de la 13e étape du Tour de France devant Geraint Thomas, sont des sujets qui ont déjà fait parler à l’arrivée à Pau.
En discussion avec Merckx, Hinaut et Thévenet
Quand il est venu vêtu de son maillot jaune au micro de France tv sport, Julian Alaphilippe était attendu par trois légendes et 12 Tours de France remportés : Eddy Merckx (5), Bernard Hinault (5) et Bernard Thévenet (2). Questionné par ces trois immenses champions, Alaphilippe leur a alors expliqué qu’il avait demandé à son mécanicien de "bloquer sa chaîne sur le grand plateau", le plus dur à emmener. Une information qui a estomaqué Hinault, pourtant pas le plus simple à surprendre.
"Impressionné ? La question ne se pose même pas, s’enflammait le quintuple vainqueur de la Grande Boucle. Il a repris du temps sur le plat à Thomas alors que ça aurait dû être l’inverse !" Habituellement plutôt maître de ses mots, le grand Merckx disait "manquer de superlatifs pour décrire la performance d’Alaphilippe" vainqueur du premier contre-la-montre de sa carrière sur un Grand Tour en devançant Geraint Thomas de 14 secondes. "Impressionné, époustouflé", renchérissait Thévenet.
Thomas : "S'il continue comme ça, il va gagner"
Le principal intéressé n’était pas le plus surpris par sa victoire. "Je suis vraiment content parce que sans prétention, je savais que sur un parcours comme ça, je pouvais faire une bonne performance, a-t-il assuré. Mais pas gagner". Ce vendredi, Yoann Offredo et Nicolas Portal avaient eux misé sur le champion français. "Au départ, je me suis dit : ‘mets toi à bloc pendant 15 kilomètres et à la fin tu verras ce que tu peux faire, limiter la casse ou surprendre'", détaille le toujours maillot jaune du Tour de France.
Parti comme une balle, le Français a creusé encore un peu plus l’écart sur Thomas et les autres dans la dernière partie. "A la fin je n’entendais même plus les consignes de mon directeur sportif, se remémore Alaphilippe. Il y avait tellement de folie avec le public. J’ai juste tout donné jusqu’à la ligne".
Comme souvent avec lui, le nom de Franck, son cousin entraîneur est revenu au moment de décrire sa journée. Celui-ci lui avait glissé : "Aujourd’hui, c’est pour toi", avant le départ. Il ne s’est pas trompé. "Je lui ai dit que j’allais faire un bon truc, je savais que de toute façon j’allais me mettre la misère", a répondu Alaphilippe. C’est ce qu’il fait depuis le début du Tour et ça lui réussit plutôt très bien. "S'il continue comme ça, il finira par gagner", a réagi Geraint Thomas qui, s'il ne fait pas d'Alaphilippe un "adversaire", doit tout de même commencer à se méfier de ce Français.
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