Mondiaux : Sagan a triomphé, Julian Alaphilippe a pris date
C’est une chose d’annoncer que le maillot arc-en-ciel est votre objectif. C’en est une autre de peser dans le final des Mondiaux. Julian Alaphilippe est rarement absent des courses qu’il a ciblées. Que peut-on lui reprocher sur ce qu’il a montré à Bergen ? Rien. On pestera plutôt, comme bien souvent, contre un parcours pas si sélectif que ça au final. Si ce sont les coureurs qui font la course, lui ne passe jamais son tour.
Vidéo. Alaphilippe : "J'y ai cru"
Alaphilippe "sans regret"
"En arrivant ici j’ai dit que je voulais rentrer sans regret, je rentre sans regret, juste avec de la déception", a expliqué Alaphilippe, la dernière rampe d’une équipe de France, qui a bien failli rater le bon coup à 50 kilomètres de l’arrivée. "Je suis content de la journée qu’on a fait avec l’équipe de France, on a pris nos responsabilités quand il nous manquait un coureur devant", a rappelé le leader de celle-ci.
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Sans sprinteur, l’équipe de Cyrille Guimard n’avait qu’une tactique : mettre Alaphilippe dans les meilleures dispositions à l’approche de Salmon Hill, la dernière bosse de ces Mondiaux. Pari tenu et Alaphilippe qui parlait de responsabilités pour son équipe a pris les siennes. Comme à la Vuelta où il a remporté la 8e étape, le Français de 25 ans a écrasé les pédales. Et personne n’a pu le suivre, ni Van Avermaet, ni Gilbert, ni Dumoulin.
Le seul Gianni Moscon, l’Italien qui sera disqualifié pour un abri trop long derrière sa voiture plus tôt dans la course, est revenu avant de craquer à cinq kilomètres de la ligne dans le dernier faux-plat montant pavé. "Je l’ai distancé et j’ai tenu jusqu’à 1,5 kilomètre de l’arrivée, se remémorait Alaphilippe après la course. J’ai essayé de faire le maximum car je n’étais pas le plus rapide dans le groupe. Il ne m’a pas manqué grand chose mais c’était difficile de résister au retour du peloton."
Vidéo. Le sacre de Sagan
Une saison bizarre
Peter Sagan, "la légende" comme l’a surnommé Alaphilippe, s’est imposé dans un sprint conclu à la 10e place, la meilleure pour un Français puisque Tony Gallopin a pris lui la 13e. C’est dire si le coureur de la Quick-Step était fort. Avec Sagan, il est l’autre homme de ces Mondiaux. Peut-être le seul qui aurait pu priver le Slovaque d’un troisième titre consécutif. Cette performance décevante, pour lui, au final, est sans doute la conclusion d’une saison bizarre pour Alaphilippe. Elle avait démarré en fanfare à Paris-Nice avec une victoire d’étape et un maillot jaune, puis à Milan-San Remo avec un podium (3e) et une blessure en forme de déchirement qui l’a contraint à tirer un trait sur les Ardennaises et le Tour de France.
Sa fin de saison est revenue rappeler quel coureur il est. L’un des meilleurs du monde tout simplement. Si on ne peut s’avancer sur le fait qu’il portera un jour le maillot arc-en-ciel, on affirme en revanche qu’il sera pour plusieurs années encore l’un des acteurs de cette course si particulière. C’est peut-être un détail pour vous mais pour lui, ça veut dire beaucoup.
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