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Jalabert : "Des aveux pas complets"

Les réactions n'ont pas tardé après les confessions de Lance Armstrong face à Oprah Winfrey. L'Usada salue "un petit pas dans la bonne direction". Livestrong, la fondation créée par Armstrong, déplore qu'il ait "trompé les gens". Interrogé sur RTL, Laurent Jalabert a regretté que l'Américain n'ait pas été plus précis dans ses aveux "très calculés", selon le Français.
Article rédigé par franceinfo
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Laurent Jalabert et Lance Armstrong sur le Tour de France 2001

A l'issue de l'entretien accordé par Lance Armstrong à Oprah Winfrey et des aveux de dopage, les réactions n'ont pas tardé. Travis Tygart, président de l'Agence américaine antidopage, a déclaré que l'Américain avait fait "un petit pas dans la bonne direction" en reconnaissant que sa carrière "était bâtie sur un puissant mélange de dopage et de tromperie". L'homme qui a fini par le faire tomber estime néanmoins que si Armstrong est "sincère dans son désir de rectifier ses erreurs passées, il témoignera sous serment de l'ampleur complète de ses activités de dopage." L'UCI lui a embrayé le pas en évoquant "un pas important en avant sur la longue route pour réparer les dommages causés au cyclisme".

Verbruggen: "Une théorie du complot jamais vérifiée"

L'UCI s'est surtout félicité de la mise hors cause de l'UCI. "Lance Armstrong a confirmé qu'il n'y avait pas de collusion ou de complot entre l'UCI et Lance Armstrong. Il n'y avait pas de contrôles positifs qui ont été camouflés et il a confirmé que les dons faits à l'UCI étaient destinés à soutenir la lutte antidopage". "Après des années de méfiance, je suis heureux (de constater) que cette  théorie du complot n'était en fin de compte rien de plus qu'une théorie jamais  vérifiée", a déclaré l'ancien président de l''UCI Hein Verbruggen. "Ceux qui (nous) avaient accusé ou soupçonné sont sans doute déçus (par les déclarations d'Armstrong)", a-t-il ajouté. "Jamais rien n'a été caché", a assuré l'ancien patron du cyclisme mondial  ajoutant que "sous (sa direction) l'UCI avait toujours lutté contre le dopage".

Du côté de la fondation Livestrong dont le Texan, fondateur, fut longtemps le président avant d'abandonner ses fonctions lorsque l'affaire a rebondi en 2012, on s'est dit "déçu" qu'il ait "trompé les gens pendant et après sa carrière de cycliste, y compris nous-mêmes". Dans son communiqué, Livestrong a néanmoins exprimé sa "gratitude à Lance en tant que survivant (d'un cancer) pour sa conduite, son engagement et l'esprit qu'il a apporté aux malades et à toute la communauté" affectée par cette maladie. La femme de son ancien coéquipier Frankie Andreu a également jugé qu'il avait raté une occasion de se racheter. "Il aurait pu en sortir propre. Il me le devait. Il le devait au sport qu'il a détruit. Il avait une occasion d'obtenir la rédemption et il l'a gâchée", a déclaré Betsy Andreu qui avait chargé le Texan devant l'Usada. L'intéressé lui avait répondu en la traitant de "folle" et de "garce".

Jalabert : "On va de rebondissement en rebondissement"

Interrogé sur RTL, Laurent Jalabert a regretté que L.A. n'ait pas fait "des aveux complets". "Quand Armstrong fait quelque chose, c'est toujours très calculé. Je me demande si ces aveux ne sont pas une tactique,​ estime le sélectionneur de l'équipe de France. Il a peut-être encore des projets, il est peut-être contraint de passer à ces aveux, de reconnaître qu'il avait triché pour pouvoir rebondir ensuite sur autre chose qui lui tient à coeur".

L'ancien numéro un tricolore et mondial a expliqué n'avoir rien appris sur les éventuelles protections dont aurait bénéficié son ancien rival américain." Il aurait pu aller plus loin",sou​ligne-t-il. "Je ne m'attendais pas à ce qu'il avoue un jour. Mais l'affaire Armstrong  va de rebondissement en rebondissement, on est face à un feuilleton. On ne peut pas dire que ce soit la dernière étape", a conclu Jalabert.

Des millions pour éviter les poursuites

L'ancien coureur pourrait faire l'objet de poursuites par le gouvernement américain. Selon les premières rumeurs, il aurait trouvé un accord avec ce dernier pour éviter les poursuites moyennant une forte amende qui se chiffrerait en millions de dollars. Une somme qu'il risque également de verser à l'hebdomadaire britannique Sunday Times, que L.A. avait poursuivi pour diffamation, et l'assureur américain SCA Promotions qui veulent le poursuivre au civil. En revanche, les poursuites pour parjure, après avoir témoigné sous serment en 2005 ne s'être jamais dopé, pourraient être prescrites.

Lorsque l'Usada l'avait mis en accusation en juin, à la suite d'une enquête entamée en 2010, l'Américain avait rejeté la possibilité de se défendre devant elle et avait voulu faire annuler la procédure par un tribunal fédéral avant de jeter l'éponge en août dernier. Suspendu à vie, privé de ses titres sur le Tour de France, en course et aux Jeux Olympiques depuis 1998 après le rapport de l'Usada, abandonné par ses sponsors dont Nike, Lance Armstrong espère voir sa sanction levée concernant sa seconde carrière hors cyclisme. Les autorités antidopage attendent beaucoup de ces déclarations.

 

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