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Tour de France 2019 : Egan Bernal, l'héritier de la Colombie

Egan Bernal va remporter le 106e Tour de France. Sauf catastrophe, c'est une certitude. A travers le natif de Zipaquira, c'est tout un pays, la Colombie, qui triomphe. La conclusion d'une histoire commencée dans les années 80 entre les Colombiens et la plus grande course du monde.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Une 14e nation va remporter le Tour de France. La Colombie, longtemps regardée comme un pays exotique du vélo, confirme, en entrant au palmarès de la plus grande course du monde, qu’il faut compter avec elle. Le tout grâce à un gamin de 22 ans et 6 mois qui a réussi là où ses prédécesseurs ont échoué : Egan Bernal.

La grande histoire de la Colombie sur le Tour de France a commencé dans les années 80. Descendus de leur montagne, les grimpeurs sud-américains viennent alors mettre la zizanie dans les massifs français traversés sur le Tour de France. Luis Herrera, en 1984, s’était même permis de dompter l’Alpe d’Huez. On regardait ces Colombiens comme des gentils adversaires, on ne les pensait pas capables de dominer le Tour de France. Et pour cause, le rythme du Tour en plaine leur était impossible à suivre, la course en peloton étrangère. "La Colombie est en passe de gagner son premier Tour de France, se réjouit Bernal. J’ai le sentiment que ce n’est pas mon triomphe mais le triomphe d’un pays entier".

La Colombie au panthéon du cyclisme

En 1988, Fabio Parra avait glané un podium, une troisième place derrière Delgado et Rooks. La première pierre. La seconde était posée patiemment au carrefour des années 80 et 90 avec la création d’une équipe colombienne. La dernière sera posée ce dimanche sur les Champs-Élysées par Egan Bernal. Car la pépite d’Ineos est différente. Différent de ses prédécesseurs compatriotes.

Que ne sait pas faire Egan Bernal ? Sur Paris-Nice au début de saison, il avait été brillant dans une bordure. Sur ce Tour de France, il a évidemment été le plus fort en montagne mais Bernal c’est plus que ça. Son talent est indéniable et était connu de tous. Certains voyaient en lui le favori du Tour après la chute de Geraint Thomas sur le Tour de Suisse. Mais qui pouvait imaginer une telle maîtrise ? Qui pouvait penser qu’il était capable de braver les faits de course sans trembler ? Qui aurait pu imaginer avant les Pyrénées, après un contre-la-montre manqué, quand il avait 1’26’’ de retard sur Thomas, qu’il pourrait renverser la tendance jusqu’à apparaître comme un vainqueur évident ?

Giro, Vuelta et maintenant Tour de France

Probablement pas grand monde. Mais Egan Bernal, plus jeune vainqueur du Tour de France de l’après-guerre, est fait d’un métal rare. Celui des champions. Il n’a eu besoin que d’un Tour de France, celui de 2018, pour parfaire son apprentissage. C’est peut-être le plus effrayant avec Bernal, il n’est qu’au début de sa carrière. A certains égards, il rappelle un peu le Nairo Quintana de 2013, celui qui, à 23 ans, avait fait mal à Froome dans les Alpes. A certains égards seulement.

Quand il avait achevé son premier Tour de France à la 2e place du général avec les maillots blanc et à pois sur les épaules à Paris, que n’a-t-on pas dit de Nairo Quintana ? Déjà on invoquait les anciens et on prophétisait qu’il deviendrait le premier Colombien à remporter le Tour de France. C’était une erreur. "Nous avions le Giro, la Vuelta mais le Tour manquait et c’est un grand honneur d’être celui qui complète notre palmarès", sourit Bernal. A jamais le premier.

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