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Tour de France 2018 : Egan Bernal, le nouveau prodige

A peine professionnel et déjà parmi les meilleurs. Pour sa première année au plus haut niveau, Egan Bernal (Team Sky) répond déjà aux hautes attentes placées en lui. Avec 6 victoires au compteur, le Colombien est déjà redouté en haute montagne. Sur la Grande Boucle, il devra épauler Chris Froome dans sa quête d'un cinquième titre, mais il aura aussi sans doute des libertés pour viser un objectif : le maillot blanc de meilleur jeune.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Egan Bernal (FABRICE COFFRINI / AFP)

"Un Bernal, tu en as un tous les vingt ans. C'est un grand talent. Il terminera sur le podium d’un Grand Tour, c’est certain." La phrase est puissante. Elle vient de Gianni Savio, l'ancien mentor d'Egan Bernal chez Androni-Giocattoli, où il a passé deux ans en couveuse avant de faire le grand saut en World Tour et d'intégrer le Team Sky. 

Et on peut dire que le Colombien a mis peu de temps à s'acclimater au plus haut niveau mondial : vainqueur du Colombia Oro y Paz en février (devant Quintana, Uran et Henao), 2e du Tour de Romandie fin avril (devant Porte et Fuglsang) et enfin vainqueur du Tour de Calfornie mi-mai (devant Van Garderen et Adam Yates). Rien que ça. 

Des résultats exceptionnels pour un coureur néo-pro (première année professionnelle), surtout dans l'effectif aussi riche en leaders que l'équipe Sky. Son talent avait été décelé bien avant. Il a été révélé lors de sa victoire au Tour de l'Avenir en août 2017. De quoi conforter le Team Sky de son choix d'enrôler la futur star du cyclisme mondial.

Un Colombien qui sait rouler

Car oui, Egan Bernal a tout du crack. Excellent grimpeur, comme beaucoup de Colombiens avant lui, il dispose d'un atout que beaucoup de ses compatriotes plus âgés lui envient : ses capacités de rouleur. Les grimpeurs colombiens, comme Nairo Quintana, habituent leur corps aux efforts en haute montagne mais rarement à l'exercice solitaire. 


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Bernal a les deux. Rendez-vous compte : le coureur de 21 ans (il sera le plus jeune engagé au Tour de France) a déjà remporté deux chronos cette année, et pas n'importe lesquels : le championnat national de Colombie et surtout, le chrono du Tour de Romandie. Une épreuve World Tour, qu'il a remporté devant Primoz Roglic et Richie Porte, deux des plus grands spécialistes mondiaux ! 

Objectif maillot blanc ?

De quoi chambouler la liste de la Sky pour le Tour de France : au fur et à mesure de l'année, son nom est revenu avec insistance dans les 8 convoqués pour la Grande Boucle. C'est décidé, il sera aux côtés de Christopher Froome samedi pour le grand départ à Noirmoutier. Objectif : épauler le quadruple vainqueur du Tour en haut montagne. 

"Cette saison, je devais faire la Vuelta mais après le Tour de Californie, les dirigeants de l'équipe m'ont appelé et m'ont demandé si je voulais participer au Tour de France. Je suis là pour aider Christopher à gagner." Sera-t-il le dernier à lâcher dans les cols malgré la présence de Wout Poels et Geraint Thomas ? Peut-être bien. 


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Warren Barguil est lui convaincu que Bernal va crever l'écran : "Il l'a déjà montré au Tour de Catalogne, il est une jambe au-dessus. Ce sera la grosse révélation de ce Tour de France", anticipe le dernier vainqueur du maillot à pois.

Aider Froome, certainement. Mais le natif de Zipaquira aura sans doute une envie secrète : ravir la maillot blanc, comme son aîné Nairo Quintana sur le Tour 2013, qu'il avait terminé 2e derrière Chris Froome, alors vainqueur de son premier Tour. Un objectif largement réalisable : il en est le favori avec Adam Yates.

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