Double objectif pour Cofidis
Au-delà de la préparation physique et des traditionnelles reconnaissances de parcours, le « briefing » du matin, quelques dizaines de minutes avant de prendre le départ, a toute son importance. Cest le moment où le directeur sportif prend la parole devant ses neuf coureurs pour expliquer le profil de létape du jour et rappeler la tactique à adopter. Cest bien installé dans un fauteuil en cuir beige que nous avons assisté à ce moment clé de léquipe Cofidis.
« Allez, les gars, on y va ! ». Didier Rous rassemble ainsi ses troupes tandis quAlain Deloeil déplie la carte. Les neufs coureurs sont regroupé au milieu du bus, tous en tenue. Les oreillettes tombent sur les épaules et les yeux sont rivés sur les deux directeurs sportifs. Lambiance est plutôt détendue, ce qui contraste avec la nervosité du peloton ces derniers jours. Ils sont dailleurs quelque uns à ne pas cacher leur joie de délaisser enfin les routes plates pour prendre un peu daltitude.
Avec son accent montalbanais bien prononcé, Didier Rous ne laisse rein au hasard. Il détaille le profil des 189 km au programme du jour. Il explique notamment les changements de direction du vent attendu sur lensemble du parcours, un élément capital pour tenter de prévoir les cassures dans le peloton. Il rappelle les endroits du sprint intermédiaire, du ravitaillement et des « bosses » pour prendre les points du maillot à pois. Il parle de létat des routes, des pourcentages de montée et des lieux qui peuvent être dangereux ou décisifs.
« Aujourdhui, ça va partir vite, ça va rouler vite, avertit Didier Rous. Plein déquipes vont être à laffût. En ce qui nous concerne, on va voir si « Gallo » (NDLR : Tony Gallopin) a récupéré de sa gamelle. Ensuite, tout le monde, sauf Rein (Taaramae) bien évidemment, tout le monde doit essayer de prendre léchappée. Il faut vraiment quon y soit. » Un objectif qui sera en partie atteint puisque Julien El Farès et Romain Zingle réussiront une heure plus tard à sy glisser. « Rein ne doit faire aucun effort ni prendre le vent. Il est revenu 2e pour le maillot blanc, cest important de le préserver », poursuit Didier Rous. Avant dajouter à lattention notamment de David Moncoutié : « Et noublions pas le maillot à pois ! Lautre jour, Jonny Hoogerland a été trop costaud mais si on peut avoir le maillot ce soir, ce serait vraiment bien. »
Avant de conclure, un petit examen de larrivée simpose. Le « roadbook » à la main, Rous raconte : « A 7km de larrivée, on a 3,5 km à 5%, ensuite, on a environ 1,8 km de descentes et de replat. Enfin, on a le dernier kilomètre et demi à 7,6%. ». « Mais il y a vraiment une rampe dure à la fin, à environ 10% », précise Samuel Dumoulin qui estime que cette arrivée « va faire mal à la gueule ». La discussion sanime un peu sur les ultimes kilomètres avant que Didier Rous ne conclue : « Je rappelle que Rein doit rester tous les jours au contact des leaders. Cest OK pour tout le monde ? » Il est maintenant temps de finir de se préparer. Les coureurs se relèvent tandis quAlain Deloeil replie la carte. Dix minutes seulement se sont écoulées mais les consignes ont été claires. Alors cest parti !
De notre envoyée spéciale Isabelle Trancoën
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