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Des vélos pas comme les autres

Comme tous les ans ou presque, le Tour de France débute par un prologue, c’est-à-dire un contre-la-montre court. Cette année, les coureurs réalisent une boucle de 8km dans les rues de Rotterdam. A épreuve spéciale, vélo spécial. Petit tour d’horizon de ces engins à l’allure fuselée.
Article rédigé par franceinfo
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Les fameux vélos du constructeur italien Pinarello, la "Rolls" du contre-la-montre

Epreuve de prédilection des rouleurs, le prologue a ses règles. Et notamment en matière de technologie. En quête de toujours plus d’aérodynamisme, les coureurs utilisent des vélos reconnaissables entre mille. La principale différence se situe au niveau du guidon : horizontal avec des appuis pour les coudes. Ce type d’ergonomie positionne les coureurs plus en avant que sur des vélos dits « normaux », favorisant ainsi la prise de vitesse. Les roues répondent, elles aussi, à l’amélioration de l’aérodynamisme. Mais quelles soient pleines ou à trois rayons, ce type de roue comporte un inconvénient majeur. "Quand le vent vient de côté, cela peut entraîner des problèmes de stabilité et parfois des chutes", explique Senen Pintado, mécanicien de la Caisse d’Epargne.

La formation espagnole inaugure pour l’occasion les nouveaux cadres du constructeur italien Pinarello. Des cadres à la pointe de technologie qu’on retrouve également chez Sky. Mais d’une équipe à l’autre, le niveau d’innovation technologique diffère. Du coup, la fourchette des prix est très large. Si chez AG2R, il faut compter 6.650 euros pour un vélo de contre-la-montre, chez Garmin ou encore Sky, il faut débourser environ 10.000 euros.

Loin d’être laissés à l’appréciation des équipes, les aspects techniques sont contrôlés au début de chaque prologue par l’Union cycliste internationale (UCI). Un escadron de commissaires est en effet chargé de vérifier les dimensions et le poids de tous les vélos. Sans exception. "Le cadre doit répondre à des mesures très précises, explique le commissaire italien Francesco Cenere. Par exemple, le tube de selle ne peut pas faire plus de 8 cm de largeur. Le poids ne doit, lui, pas descendre sous les 6,8 kg." Ces règles ont été instaurées par l’UCI "pour des raisons de sécurité et d’équité entre les coureurs". Le but est de mettre tout le monde sur le même plan technique mais çela entraîne parfois quelques accrochages entre commissaires et directeurs d’équipe. A l’image de Jonathan Waughters (Garmin) qui, ce samedi, a manifesté son désaccord lors du contrôle du vélo de l’Américain Tyler Farrar. "Des dérogations sont toutefois possibles pour, par exemple, les coureurs de grandes tailles. Mais c’est systématiquement encadré par l’UCI ", poursuit Francesco Cenere.

Après la polémique sur le "vélo mécanique" du Suisse Fabian Cancellara (Saxo Bank), les commissaires ont vu leurs compétences élargies. Leur nouvelle mission ? Passer au scanner certains vélos à l’issue des étapes. "Ils seront choisis par les commissaires en fonction de la physionomie de la course et de ce qui s’y passe". Et Francesco Cenere d'avertir : "Un changement de vélo inopiné, sans raison apparente, pourra, par exemple, attirer l’attention des commissaires."

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